Matthieu 9, 14-15

Des jours viendront où l’époux leur sera enlevé ; alors ils jeûneront.
En ce début de carême, il est de bon aloi de s’interroger encore sur le sens du jeûne. Quand nous entendons ce mot, des harmoniques se mettent bien vite à résonner : partage, simplification, maîtrise de soi, purification, et même régime etc. Mais avons-nous dans le cœur et la mémoire ce pour qui ou en vue de qui nous faisons cela ? Jésus nous le rappelle sans détour : c’est en vue de l’Epoux.Celui qui nous a séduits et pour lequel nous nous sommes laissés séduire vient à manquer, comme le vin aux noces. Il s’est absenté ou nous l’avons remplacé par tant de choses et de personnes, qu’effectivement, il n’a plus, ou si peu de place dans nos vies. Alors, quelle que soit la raison de son absence ou de son effacement, ce temps nous est offert pour retrouver le désir de lui, nous désencombrer de ce qui nous empêche de cheminer avec lui. Temps d’absence, de jeûne, de déprise et de dé maîtrise, pour entrer dans la liberté et l’énergie du temps du désir retrouvé et renouvelé. Jeûner, n’est-ce pas avoir faim et soif de ce qui fait réellement vivre : aimer et être aimé, dans la vérité des paroles et des actes.

« Dieu, toi mon Dieu je te cherche ; mon âme a soif de toi. Après toi languit ma chair. » (Ps. 62) j’ai soif, j’ai faim de toi.
« Dans la nuit, je cherche Celui que mon cœur aime. Je le cherche mais ne le rencontre pas. Il faut que je me lève, que je cherche Celui que j’aime » (Cantique des cantiques 3, 1-2)
Je te cherche.
Et ton, mon Dieu répondra : « N’as-tu pas reconnu que je prenais soin de toi, que je te menais avec des liens de tendresse ? » (Cf. Osée 11, 3-4)
« Que tu es belle, ma compagne ! Avec moi tu viendras. Tu me rends fou, ô fiancée ! » (Cantique des Cantiques ch.4)

2 commentaires

  1. Merci d’avoir approché la grande question du jeûne. Pourquoi jeûne t-on, pourquoi jeûner ?
    La méditation du jour et surtout son illustration (ainsi que sa légende) donnent à réfléchir, car on se sent complètement perdus et noyés par le nombre des femmes, concubines, filles de Salomon… Du coup, la seule et unique bien-aimée du Cantique donne toute son importance à la fidélité et unicité de l’Alliance. Nous ne jeûnons que pour Lui.
    Merci et bon vendredi de Carême, la tête parfumée !

  2. Merci Renée pour ce commentaire qui nous invite à ré-orienter notre jeûne pour l’ aujourd’hui, là où nous sommes, telles que nous sommes.
     » ce pour Qui et en vue de qui nous faisons cela…? » Belle interrogation!

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