Luc 1,39-56: « La visitation»

Quel dommage que nos traductions oublient le premier mot grec de ce verset 39 par lequel Luc commence le récit de la visite de Marie à Elisabeth : « S’étant levée, Marie se rendit en toute hâte [...] », lui préférant une locution temporale “ En ces jours-là ”.

Juste avant ce “réveil” et cet “empressement” à courir chez Zacharie et Elisabeth, Marie a fait l’expérience de Dieu, toute à l’écoute de sa Parole. L’évangéliste nous la rend compréhensible et perceptible par la présence messagère et surnaturelle de l’archange Gabriel. Marie, toute encore habitée de la promesse messianique, remplie de la Parole de Dieu, se lève ; c’est-à-dire qu’elle ressuscite pour vivre de la vie de Dieu, de la vie d’en-haut (celle où l’Esprit Saint survient sur elle et où la Puissance du Très-Haut la couvre d’ombre).

Ne vous êtes-vous jamais demandé pourquoi il n’y avait pas de récits (ni même de mentions) d’une apparition du Ressuscité à sa mère ? Une des réponses possibles pourrait être celle-là : la venue de l’Esprit sur Marie est comme une anticipation de Pentecôte et l’acte de se lever comme une anticipation de la résurrection de son fils.

Tous les ingrédients de la Résurrection sont réunis : le passage de sa mort de jeune fille à sa vie de mère, l’exultation et la louange de son Magnificat comme un long Alléluia de Pâques, faisant mémoire de la longue libération du peuple des humbles.

En ce temps pascal et en cette fête de la Visitation, suivons joyeusement les traces de la servante du Seigneur, messagère de la Bonne Nouvelle ... Dieu visite son peuple.

Sr Nathalie, communauté de Mechref, Liban, samedi 31 mai 2014