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Avec toi nous irons au désert

Carmel St Joseph - Fraternité de Lyon

Les textes qui nous sont proposés pour entrer en ce début de Carême nous rappellent la verticalité du don.

Après avoir reçu le baptême de conversion de Jean le Baptiste, conduit par l’Esprit, Jésus revint du Jourdain pour entrer dans le désert, dans la même région 1 où Moïse avait proclamé la Loi aux fils d’Israël : « ECOUTE, Israël ! Le Seigneur ton Dieu est le Seigneur UN. Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de tout ton être, de toute ta force » 2. Par cet itinéraire physique et spirituel, le Christ nous engage à reconnaître l’amour qui est premier dans toute relation au Père.

« Ce n’est pas seulement de Pain que l’homme vivra »3 , cette Parole nous convoque à vivre et à nous reposer sur autre chose que sur nos propres forces : sur l’Amour. Cet Amour devrait guider nos actions, nos désirs, notre être… Pourtant il nous faut aller au désert pour nous rendre compte que bien des obstacles entravent notre cœur, notre être.
C’est au désert (le midbar) où il faut nous laisser rencontrer par la Parole pour faire ce travail de mémoire nécessaire à toute vie donnée, tournée vers Celui qui nous y attend.
En revenant du Jourdain, fleuve qui marque la limite entre la Promesse et son Accomplissement, Jésus accepte la limite créatrice, le manque. Oui Il est Fils, oint par l’Esprit, mais il consent à ne pas tout posséder tout de suite, à risquer, à manquer, à paraître faible, vulnérable.
A notre tour alors de vivre cette limite, cette tension, pour mieux recevoir le don de Dieu et le contempler au creux de notre quotidien le plus insignifiant.
Temps de silence, temps d’attente, temps donné, vacuité inutile, bref disposition à recevoir de l’autre, plutôt que de se faire par soi-même.

« Tu adoreras le Seigneur ton Dieu, et c’est à Lui seul que tu rendras un culte »4 , Jésus est venu en ce monde pour être l’adorateur parfait du Père. Il refuse que son interlocuteur se confonde avec lui, Il accepte d’être autre que le Père. A sa suite, entrons à l’intérieur de notre cœur et adorons le Père, soyons son Arche sainte. Apprenons ce silence qui laisse toute place au Mystère de l’Autre, pour mieux l’adorer mais aussi Le connaître. Ce temps de silence devient alors communion pour le monde, quand il se transforme en écoute de l’altérité de nos frères et sœurs.

« Tu ne mettras pas à l’épreuve le Seigneur ton Dieu » , Jésus refuse de se donner la mort pour trouver la vie. La vie lui est donnée par Son Créateur, son Père. Pourquoi alors risquer ce don pour mieux prouver qu’Il est Fils ? Comme Lui apprenons à reconnaître le don au quotidien, dans nos proches, dans les petites attentions, en n’exigeant rien d’autre si ce n’est la confiance d’être aimés tels que nous sommes. Aiguisons le regard de notre cœur pour nous laisser traverser par l’amour trinitaire qui se donne dans la relation fraternelle sous le regard bienveillant de la foi.

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1 Dt 4, 46
2 Dt 6, 4-5
3 Lc 4, 4
4 Lc 4, 8
5 Lc 4, 11

Ecouter la Parole :

> Une Eglise ouverte
> Heureux !
> Aimer Dieu, aimer son prochain

Cheminer avec :

> Le Messie discret
> La Samaritaine

Méditer :

> Sur la route des JMJ

Voir aussi :

> Paroles humaines,
Parole de Dieu :
toutes les méditations...

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