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Présentation du Seigneur
Fête de la vie consacrée

Frederico Barocci dit le Baroche (1535-1612),
La circoncision, 1590. Toile 356x251 cm, Louvre, Paris.
par Sr Nathalie Le Gac

En y passant trop rapidement, on pourrait voir une énième nativité baroque, et pourtant en mettant son nez au plus près de la toile, le Baroche nous invite à contempler non pas une nativité au sens charnel mais au sens spirituel. Marie et Joseph ne sont pas autour de l’enfant, mais à l’écart. Ce que le peintre a montré : c’est l’agrégation de Jésus au peuple d’Israël. Ce sont les prêtres qui reçoivent l’enfant, blessé dans sa chair, et le présentent aux spectateurs. Il est offert aux hommes, enfant nu et vulnérable de la crèche qui annonce, en prémices, l’homme crucifié qu’il sera. En bas du tableau, l’agneau lié annonce l’agneau de la Pâque, écho à Isaïe et le serviteur souffrant, préfigurant le don total du Christ sur la croix. Et ce don est accueilli par un Ciel ouvert sur la transcendance, car les anges veillent …

Ainsi sous une apparente douceur se cache toute l’épaisseur d’une vie humaine qui n’est qu’offrande d’amour. Pareillement, la consécration des personnes données au Seigneur, dans son Église, est amour oblatif. Les personnes consacrées, marquées dans leur chair (dans une métaphore de la circoncision du cœur), par les trois vœux de pauvreté, de chasteté et d’obéissance, désirent s’offrir au monde, car rien n’est au-dessus de la Source à laquelle elles s’abreuvent. Mystérieusement, par le choix même de leur vie, non pas par les bonnes œuvres mais dans la gratuité du célibat consacré, elles osent un chemin à l’encontre de la logique du monde pour lui révéler sa soif du grand silence d’en-dedans, dans une dynamique pascale où terre et ciel, passion et résurrection sont liés ensemble.

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