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L'incrédulité de saint Thomas, v.1601
Huile sur toile, 107 x 146 cm, 1601-1602,
Palais de Sans-Souci, Potsdam (Allemagne).

 

« Aujourd’hui, j’ai touché Dieu ! »
Commentaire Carême 20013, Parole en Jean 20,20-29

Introduction:
Pour éclairer notre chemin vers Pâques, nos Sœurs de Gignac ont placé devant l’autel de leur chapelle une reproduction du célèbre tableau L'incrédulité de saint Thomas du Caravage, peint vers 1602. Femmes de prière, nous voilà confrontées à la rudesse de cette toile charnelle, sulfureuse, dense … presque cruelle, où nous voyons un doigt enfoncé dans une plaie béante et noire etune main ferme sur le poignet du curieux incrédule le guidant jusque dans les entrailles divines. Plus qu’une simple illustration limitée de l’évangile de Jean, nous sommes invitées à entrer dans la lecture interprétative du Caravage – dont nous connaissons l’excès et la fascination picturale pour le poids du corps. Nous sommes un peu gênées devant une certaine impudeur, mais le peintre, au-delà du scandale, n’essaie-t-il pas de nous introduire, dans une nouvelle expérience, sollicitant tout notre être et notre chair aussi. Ainsi, par l’habile jeu de lumière mettant en relief les creux et les bosses, les vêtements et le dénudé, la lumière et l’obscurité, le génie du Caravage donne à l’œil du spectateur et lecteur de l’évangile, cette sensation que la main reçoit du toucher. Avec lui, nous sommes invitées à entrer dans les profondeurs de Dieu lui-même.

Qui donc est Dieu ?

 Qui est Dieu ? Qui est l’homme ? Qu’est-ce que la rencontre de Dieu et de l’homme parfaitement accomplie et assumée en Jésus Christ, mort et ressuscité ? En ouvrant sa tunique à Thomas, Jésus se dévoile. Pas à pas, entrons dans ce que cette œuvre magistrale nous révèle du secret de Dieu. Par la monochromie du tableau (tons de rouge dé-saturé) et la composition ramassée (on ne voit au premier coup d’œil que quatre têtes et trois mains), notre curiosité est sollicitée : que voyons-nous, que regardons-nous ? … Le mystère de la résurrection ne nous est pas donné en un seul regard captateur, il est à désirer, à chercher, à trouver. Voilà ce à quoi nous allons employer cette heure d’oraison, à genou dans l’oratoire silencieux, ne pouvant échapper à l’interpellation de cette peinture.

Scruter et étudier le tableau

Sr Natahalie, St Guilhem-le-Désert

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