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L'incrédulité de saint Thomas, v.1601
Huile sur toile, 107 x 146 cm, 1601-1602,
Palais de Sans-Souci, Potsdam (Allemagne).

Plaie/Béance

 

 (*) Thérèse d’Avila, El Camino de la Cruz, Poésie composée pour un 14 septembre. « Dans la croix est la vie, la consolation et elle seule est le chemin du ciel. ».

« Aujourd’hui, j’ai touché Dieu ! »
Scruter et étudier le tableau

Introduction:

C’est la dualité des couleurs, des formes en opposition et des symboles, que l’on aperçoit dans un deuxième temps.

• Des tons clairs et des tons foncés qui séparent le tableau en deux camps : à gauche celle du Christ dans une blancheur quasi surnaturelle, et à droite celle des trois disciples plongés dans l’obscurité toute humaine de leur incroyance. Une autre séparation : le Christ semble jeune, eux paraissent vieux.
• Un jeu de formes lisses ou plissées. Au torse lisse et blanc du Christ répondent les trois visages des disciples clairs et plissés ; tandis qu’à la tunique savamment plissée du Christ répondent les étoffes lisses et rouges des apôtres. Ce jeu nous interroge sur le Souffle … Qui, dans le tableau, semble vide ? Qui semble habité, rempli, "gonflé" de l’Esprit Saint ? Les trois fronts plissés sont comme en attente de la vie spirituelle.
• Á la plaie béante du torse ressuscité répond la déchirure à l’épaule gauche de Thomas.Un est touché dans la profondeur de sa chair, l’autre dans la superficialité de son vêtement humain. Mais ce n’est pas une opposition, c’est un dialogue parce que pour l’un et l’autre, il s’agit d’une blessure, d’une béance.
• Les disciples sont au nombre de trois et le Christ est seul : (1 + 3 = 4). Le quatre est le symbole du terrien et de l’humain (le chiffre quatre et le carré signifient la terre dans les architectures romanes). Jésus a partagé pleinement l’humanité de ses amis. Mais, dans la composition, il est aussi le "un". Sa blancheur et sa jeunesse le mettent à part et cette solitude (celle du premier des Vivant) nous parle du Dieu Unique et Tout Autre. • Il y a, en haut du tableau, quatre têtes, et en bas, trois mains : quatre et trois, l’humain et le divin se répondent. Ce deuxième temps de lecture nous montre la relation entre Dieu et les hommes, entre le divin et l’humain : inséparables et en continuel dialogue. Dans un troisième temps, on pourra s’arrêter aux lignes de forces de la composition.
• Les quatre têtes au centre du tableau forment une croix : la croix est notre « chemin vers le ciel »(*) C’est comme si Le Caravage nous la donnait, cachée, comme clef de compréhension du divin, du Dieu fait homme, mort et ressuscité. C’est la croix qui relie parfaitement l’homme à Dieu et Dieu à l’homme.
         
• La composition s’inscrit dans un cercle formé par la voûte des épaules, et elle est marquée par l’horizontalité du jeu des trois mains (les deux mains "divines" du Christ marquant ses deux natures et entourant celle toute "humaine" de Thomas). La plaie au côté du Christ et l’accroc du vêtement de Thomas s’inscrivent aussi sur cette ligne horizontale. Cette longue ligne transversale nous parle de fraternité, de chaîne de transmission, de relais.

Conclusion : « Touchez-moi regardez ! »

Sr Natahalie, St Guilhem-le-Désert

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