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Je suis témoin au quotidien de la Résurrection du Christ… témoin d’une série de petits miracles, de petites étincelles de vie, discrètes, mais bien présentes sur cette terre congolaise. Je me propose de les partager…

Enfants sorciers en quête d’enfance…

Depuis septembre 2012, je travaille avec la Congrégation des sœurs de St Ursule, auprès des jeunes en décrochage familial. Bien plus qu’une simple rupture avec la famille, ces jeunes ont connu une période plus ou moins longue d’errance dans la rue. Les raisons de leur errance sont multiples : abandons, viols, acharnements physiques violences psychiques, remariage du père ou de la mère et non acceptation par le nouveau conjoint...et à chaque fois, la même raison est invoquée : « cet enfant est une sorcière ». Comment un enfant peut-il grandir alors que l’image de sorcière est collée à son identité, empêchant par là même la possibilité de grandir au sein d’une cellule familiale ?

Depuis 6 ans, les sœurs de St Ursule ont recueilli ces « enfants sorciers » dans une petite maison qui aujourd’hui porte le nom de Katimel. Katimel accueille 21 jeunes filles de 9 ans à 17 ans. Il n’est pas toujours aisé de donner un âge à une petite arrivée à 6 ans ou qui a quitté très jeune sa famille. Régulièrement des nouvelles arrivent, perdues et si heureuses de trouver un lieu où être aimées, être en sécurité. Depuis mon arrivée, nous avons accueilli trois petites. Les lits superposés rendent de précieux services dans notre petite maison! Katimel a été construite dans un quartier assez pauvre de Lubumbashi, où l’électricité est bien rare.

Quel plaisir, quelle jubilation pour moi lorsque je quitte le dernier taxi-bus qui me mène à la Katuba! La population y est très accueillante ‘jambo ma sœur’, Jambo Musungu’ (bonjour le blanc). Et désormais, je connais une ribambelle de jeunes de ce quartier que je me délecte à saluer à chaque passage. Bien sur, tous veulent serrer la main de « sœur Marie » et moi, je m’applique à saluer chacun, n’en laissant aucun sur sa faim. Je suis sur mon petit nuage, eux aussi…un moment de joie simple et gratuit vécu ensemble. J’essaie de retenir le prénom de chacun mais là, c’est plus compliqué !

Arrivée à Katimel : « Karibu ma sœur Marie » (Bienvenue Ma sœur Marie). Celles qui sont plus en attente de tendresse, se jettent dans mes bras, les autres saluent d’un sourire ou d’autres s’effacent espérant que je viendrai voir pourquoi elles se distinguent des autres.

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