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Actu09

Trêve de Noël ...

Tant de déchirures en nous et autour de nous ! Nous sommes à dix jours de Noël. Notre tradition judéo-chrétienne voulait qu’en ce temps de Noël, une trêve de Dieu soit au moins respectée. Une fois l’an, nous faisions taire les armes et les discordes, pour s’accorder quelques jours de paix. Barbare, le Moyen-Age, qui avait vu s’instaurer cette trêve entre les hommes ? Où en sommes-nous aujourd’hui, dans notre monde ? Une trêve de Noël a-t-elle encore un sens pour nous ?

Discorde, intolérance, exclusion, terrorisme, refus du partage, maltraitance, crimes odieux, tyrannie… il ne nous faut pas beaucoup d’effort pour voir dans quel bain notre humanité est plongée. Que ce soit au plus loin de nous ou au plus près, hors de nous ou au cœur même de ce que nous sommes, que de souffrances ! Nous pourrions être tentés de désespérer de nous-mêmes et des autres. A regarder de près les taux de suicides, certains ne croient ne plus rien avoir à attendre. Notre expérience montre bien combien il est difficile de s’accorder, déjà à deux… Nous faisons un premier pas : il n’est pas accueilli ; l’autre propose un geste de réconciliation, nous ne sommes pas prêts à l’accueillir.

J’en reviens à cette notion de trêve. Au moins avait-elle le mérite de rappeler à tout homme qu’il était promis à un règne de paix. Alors, ce règne de paix, serait-il une utopie ? Un prophétisme ? Isaïe le prophète d’Israël, annonçait la venue ce Celui qui renverserait les murs de la haine pour que des mains se tendent, pour que les armes soient transformées en instrument de paix et de construction. Les chrétiens, pétris de la tradition judaïque, croient qu’Il est venu, Celui qui était annoncé et que déjà, ce monde de paix est à l’œuvre pour ceux qui ont le regard affûté : des murs sont tombés, des mains cherchent à se tendre, des nations essaient de se reconstruire sur un appel et une mise en œuvre de la réconciliation avec leurs opposants… A la suite de Jésus de Nazareth - qui a su vivre jusqu’à l’extrême dans une logique implacable d’amour, de respect et d’accueil de l’autre - certains essaient le plus possible de vivre leur vie d’homme et de femmes dans l’accueil, le respect et l’amour fraternel à l’égard de tous ceux qu’ils rencontrent. Alors, j’ai envie d’y croire et aujourd’hui, à dix jours de Noël, j’ai envie de nous interpeller : osons-nous croire qu’un règne de paix est possible et que nous pouvons y contribuer ?

Il n’est pas nécessaire d’être chrétien pour souhaiter la paix pour soi, pour sa famille, pour ceux que l’on aime, pour tout homme dans le monde. Il n’est pas nécessaire d’être chrétien pour accepter de déposer les armes, de tendre une main malgré les désaccords, au-moins quelques jours : le week end de Noël qui vient. Et puis, peut être que si nous sommes heureux d’avoir pu le faire trois jours durant - le temps d’une trêve - souhaiterions-nous renouveler l’expérience sans trop attendre… avant Noël 2012 !

La paix qui s’établit à travers nous demeure en nous chaque fois que nous osons repousser nos frontières un peu plus loin pour accueillir nos différences. Alors, à toi qui me lis aujourd’hui, j’ose la question : souhaites-tu vivre Noël dans plus de justice et de paix ? C’est ensemble qu’il nous appartient de nous y engager chaque jour, dans tous les gestes de notre vie quotidienne… ainsi, un jour, tous les peuples se rassembleront dans une même paix et nous aurons la joie d’y avoir contribué à notre mesure.

Sr Florence, Carmélite de St Joseph , 15 décembre 2011

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