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Interview du Père Christoph Theobald
sur la réception du Concile Vatican II
par Catherine Aubin

 

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Cinquante ans…

Un anniversaire dont on parle beaucoup : les cinquante ans du Concile Vatican II… Cinquante ans d’histoire qui ne laissent aucun chrétien indifférent. Le grand souffle de Vatican II amène l’Eglise à ouvrir grand ses fenêtres sur le monde pour entrer en dialogue avec lui.

Avec le Concile, un grand vent d‘espérance et de vitalité secoue et anime notre Eglise catholique. Dans le même temps, une page douloureuse de notre histoire s’ouvre, celle des dissidents qui ont suivi Mgr Lefebvre dans le schisme de 1988.

A l’époque, c’était le cardinal Ratzinger qui avait négocié avec Mgr Lefebvre pour essayer d’éviter le schisme et cela, au nom de Jean-Paul II. Aujourd’hui, c’est ce même cardinal devenu le pape Benoît XVI qui cherche encore et toujours à unifier l’Eglise catholique. Nous pouvons comprendre son tourment et son sentiment d’échec, ainsi que la nécessité pressante pour lui d’œuvrer à une réconciliation des deux courants ecclésiaux issus du Concile. Si tel était le cas, si réellement l’anniversaire du Concile que nous nous apprêtons à fêter, pouvait être l’occasion de sceller une véritable réconciliation, nous n’aurions tous qu’à nous réjouir !

Cependant, beaucoup de questions demeurent, dont l’une surtout, qui nous habite plus ou moins consciemment : les cinquante ans de Vatican II seront-ils l’occasion de redonner souffle et élan à notre Eglise, ou de refermer le couvercle sur une espérance et des défis à relever dans ce même Esprit ? Il reste tant de défis encore à relever et d’orientations à déployer ! Le désir d’unité peut-il faire fi d’une majorité silencieuse de baptisés découragés de voir leurs efforts d’ouverture, d’évangélisation, de dialogue œcuménique et d’engagement « amoureux » dans le monde de ce temps, non seulement mal accueillis par une hiérarchie ecclésiale, mais parfois réprimés ? Dans la mesure où les responsables de la Fraternité Saint Pie X n’ont jamais exprimé la moindre intention de vivre avec tous les courants de l’Eglise dans une relation charitable, l’inquiétude est légitime.

Avec Vatican II, l’Eglise a retrouvé sa tradition originelle ; avec l’arrivée sans condition des lefebvristes, nous prenons le risque d’une véritable dérive intégriste. Or, la tradition de l’Eglise est vivante et féconde alors que l’intégrisme, quel qu’il soit, est stérile. Toute fracture est douloureuse ! J’espère profondément que l’Esprit nous garde d’une double-fracture, dont l’Eglise aura infiniment plus de mal à se remettre si elle se produisait.

Ne plus vouloir rester prisonnier des combats passés est essentiel pour avancer et faire l’expérience d’une pleine communion en Eglise, dans nos différences, est quasi impérative pour annoncer le Christ dans notre monde. Certes ! La prodigalité et la générosité dont l’Eglise veut faire preuve au nom de notre Seigneur, ne peuvent être reçues, accueillie dans le désir vrai de communion de part et d’autre. Ceux qui ont refusé le Concile sont-ils réellement prêts à vivre dans une Eglise ouverte et généreuse, héritée de Pierre et de Paul, ensemble ?

Prendre parti n’est pas de mon intention ni de mon ressort en ce lieu. L’ouverture des portes de l’Eglise aux lefebvristes provoque beaucoup de questions, de réflexion, de joie ou d’inquiétude. Je me dis seulement qu’en tant que baptisée, membre de l’Eglise catholique, il me faut trouver une façon de me situer au plus juste ; il me semble que c’est une des exigences qui m’incombent comme catholique. Du coup, il m’apparaît important que chacun et chacune de nous essaie de se situer au mieux parce que, tôt ou tard, nous aurons à le faire et donc, mieux vaut s’y préparer…

Sr Florence. , C.S.J. St Martin Belle Roche, 1er mai 2012  

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