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L’embryon humain menacé !

« Mes os n’étaient pas dissimulés loin de toi quand je t’ai mis en œuvre, En cachette, brodé dans les profondeurs de la terre. Tes yeux voyaient mon embryon et sur ton Livre étaient comptés eux tous, Les jours qui furent modelés et pas un parmi eux n’était encore » (Ps 139, 15-16)

Une grande première en matière de droit de la bioéthique et de la protection de l’embryon a été saluée le 10 mai 2012. La cour administrative d’appel (CAA) de Paris a annulé une autorisation de recherche sur les cellules souches embryonnaires délivrée par l’agence de la biomédecine le 20 juin 2008. Nous devons cette belle victoire à l’expertise vigilante de la Fondation Jérôme Lejeune qui ne cesse de défendre l’être humain dans ses débuts de vie. La grande portée de l’arrêt rendu par la CAA mérite d’être soulignée puisque les juges ont fondé leur décision sur une argumentation scientifique.

La loi de bioéthique de 2004 interdisait la recherche sur l’embryon humain ; ce n’était que par dérogation au principe d’interdiction qu’une autorisation pouvait être délivrée à la double condition que les recherches puissent permettre « des progrès thérapeutiques majeurs » qu’elles ne puissent êtres poursuivies par « une méthode d’efficacité comparable en l’état des connaissances scientifiques » (art. L.2151-5 du code de santé publique). Suite à la révision de la loi de 2004, en 2011, les dérogations sont devenues plus faciles à obtenir, mais l’essentiel était de maintenir le principe d’interdiction !

Jusqu’ici, l’importance de reconnaître la protection de l’embryon humain était maintenue, or, le nouvel échiquier politique annonce de très prochaines menaces. La défense de l’embryon humain risque bientôt de ne plus être possible !

Le 22 février 2012, François Hollande, en pleine campagne électorale, avait annoncé qu’il modifierait la loi de bioéthique de 2011 pour autoriser la recherche sur les cellules souches embryonnaires. Pour lui, « aucune raison sérieuse » ne s’oppose à cette autorisation de principe. Dès le 1er juin 2012, des sénateurs socialistes déposaient une proposition de loi visant à donner aux scientifiques l’entière liberté d’utiliser l’être humain à leur guise. L’article 16 du code civil stipule que « la loi assure la primauté de la personne, interdit toute atteinte à la dignité de celle-ci et garantit le respect de l’être humain dès le commencement de sa vie ». Le principe fondamental du respect de l’être humain est bafoué.

Si le projet de loi devenait réalité, le principe d’interdiction - avec dérogation – de la recherche utilisant l’embryon humain serait remplacé par un principe d’autorisation - encadrée-. Au premier abord, nous pourrions penser que cela ne change pas grand-chose ; et pourtant ! Très inquiet, le président de la Fondation Jérôme Lejeune dénonce déjà dans ce projet « une inversion totale de notre système de valeurs. Les atteintes au respect de l’être humain - qui devaient rester exceptionnelles d’après les lois de bioéthiques de 2004 et 2011 - deviendront la règle ! Ce sera la première fois que la loi française ne reconnaîtra plus la primauté du respect de l’être humain. Même l’avortement n’est qu’une exception au respect de la vie commençante. Contrairement à ce qu’on imagine, il n’est autorisé que par dérogation au principe reconnu par la loi française du respect de l’être humain dès le début de sa vie. Accepter l’autorisation de le recherche sur l’embryon humain – par principe – aura donc des conséquences incalculables parce que cette décision fera sauter le dernier verrou. Pour la première fois, la protection de l’être humain deviendra une exception à la règle nouvelle de sa non-protection ! »

L’arrêt rendu par la CAA le 10 mai 2012 démontre que même sous un régime d’interdiction avec dérogation, la recherche sur l’embryon a généré des dérives ; comment pouvons-nous croire que l’absence de dérive pourra être garantie sous un régime d’autorisation de principe, même encadrée ? Parce que l’embryon humain est sans voix, parce qu’il ne se plaint pas, ne vote pas, parce qu’il est le plus petit des petits, allons-nous lui devenir indifférents et l’oublier ? Parce que je suis cet embryon qu’on a laissé grandir, parce que mes semblables ont été cet embryon qui a eu la chance d’être accueilli et de naître à la vie des hommes, je ne peux pas accepter les annonces mensongères relayées par les médias qui nous laissent croire qu’en matière scientifique et médicale, « transgresser » est synonyme de « progresser »… pour « engraisser les firmes pharmaceutiques…

Alors que rien n’est encore définitivement joué, gageons sur l’espérance ! Gageons qu’à l’heure où nous défendons et donnons du prix à l’embryon animal, nous ne braderons pas l’embryon humain au point même de ne plus lui accorder le moindre prix ! Au nom de l’Evangile qui prône le respect du petit et à travers lui, de tout homme, et tout autant au nom de ma foi en l’Homme, je ne peux accepter une politique réduite à l’utilitarisme et au pragmatisme sans valeur qui nous conduirait à l’abandon de toutes préoccupations éthiques.

Florence Ledoux, csj Le 1er septembre 2012

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