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Contre-pouvoir
   avec des livres et des stylos ...

Les talibans voulaient la punir de son combat pour le droit à l’éducation des jeunes filles ; le 9 octobre 2012, Malala est laissée pour morte, atteinte de deux balles dont l’une qui lui traverse la tête. Elle avait été attaquée par les islamistes dans l’autocar scolaire qui la transportait. Ils voulaient (la) réduire au silence, mais ils ont échoué. Neuf mois après, la jeune pakistanaise apparaît en public, à l’ONU, plus déterminée que jamais à mener à bien son engagement en faveur des enfants.

C’est le vendredi 12 juillet dernier, jour de son seizième anniversaire, qu’elle lance son appel aux plus hauts dirigeants de l’ONU. Les extrémistes ont peur des livres et des stylos. Le pouvoir de l'éducation les effraie. Elle dit aussi : Un enseignant, un livre et un stylo peuvent changer le monde. Les participants, qui ont salué la teneur de son discours devant les diplomates de l'Onu, ont relevé que les deux tiers des analphabètes au monde sont des femmes, soit plus de 500 millions. Les Nations Unies estiment à plus de 57 millions les enfants - garçons et filles - qui n’ont pas la chance d’aller à l’école primaire. La moitié d’entre eux vivent dans des pays en conflits. Malala a remis au secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon une pétition, signée par plus de 330.000 personnes, demandant aux 193 pays membres de financer écoles et enseignants afin d’assurer à tous, filles et garçons, l’enseignement primaire d’ici 2015.

Dès l’âge d’onze ans, Malala Yousafzai se lance avec détermination dans un combat qui lui a déjà coûté cher, mais qu’elle souhaite mener à bien. Elle décide d’être la voix des sans voix, d’une grande part de l’humanité mésestimée. Nier le droit à l’éducation d’une catégorie de personnes, c’est l’asservir, c’est l’empêcher de se mettre debout et de prendre son avenir en main. Dans le monde arabe, la femme est quasi inexistante de la vie économique et politique ; quant à sa participation aux instances législative et exécutive, elle est très faible ! Enfant « rebelle », Malala s’est levée et élevée contre cet état de fait : son arme, le courage de vivre, de dire et de dénoncer l’injustice ! Menons le combat contre l’analphabétisme, la pauvreté et le terrorisme, nos livres et nos crayons sont nos meilleures armes.

L’engagement est un combat véritable pour la dignité de tous. C’est par l’éducation que passent la responsabilisation et la citoyenneté. L’éducation scolaire est un pouvoir, celui de lire, écrire, comprendre, critiquer et oser donner son avis. Sortir une population de l’ignorance, c’est lui permettre de s’affirmer dans ses choix et de contester ce qui lui est imposé de la part de ceux qui se gardent le pouvoir de manipuler le peuple.

Tout en disant toute mon admiration pour Malala, je souhaite souligner avec insistance l’engagement de tous ceux qui se battent pour la scolarisation de tous les enfants, qui refusent l’analphabétisation des adultes et qui travaillent à ce que tout homme, femme et enfant devienne responsable de sa vie et de la société dans laquelle il vit. Je salue ici le travail des enseignants des écoles parallèles, de tous ceux qui œuvrent pour la promotion féminine ouvrant des espaces d’apprentissages de la gestion domestique : cuisine, couture, hygiène, puériculture…

Sr Florence, csj St Martin Belle Roche Le 15 juillet 2013

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