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Et vive les canards !

Bien chers amis ! Voyez comme mes canards se portent bien !
Toujours dans ce pays en guerre en Asie, où m'appelle ma mission, nous avons donné la semaine dernière une séance de formation aux soins de premiers secours aux soignantes de l’hôpital provincial du pays. Des acrobaties inimaginables nous ont été imposées par les femmes elles-mêmes, afin de respecter le code de conduite traditionnel… des interdictions que les femmes entretiennent et s’imposent, tant le joug masculin de négation de la féminité est à ce point intégré !
J’observe le même code de conduite chez mes canards, imposé par le mâle dominant ! J’attends de voir comment les canes intégreront cette dépendance, aux canetons dans leur apprentissage !
Cette réflexion « ornithologique » ! me conduit sur un autre versant, celui de notre relation à Dieu et à son fils, Jésus, qu’Il nous fait connaître par l’Evangile, proclamé par l’Eglise. Quelle est la loi que nous choisissons de suivre ? Celle de la contrition perpétuelle, animée par la peur quasi-génétique d’un dieu toujours en colère et punissant ? Nous obligeant au remord et à la dissimulation, répétés sans cesse dans notre vie quotidienne. Nous transformant en êtres craintifs, accusateurs, adossés à la seule loi du plus fort ? Nous mesurons combien vivre ainsi est pesant et inhibant… je le vois ici, chez ce peuple Afghan.

Mais ne nous y trompons pas, ce modèle social et « spirituel » est valide partout ailleurs ! Une autre loi, celle dont Jésus vit tout au long de l’Evangile, n’a d’autre source et ressource que celles qui viennent de l’amour son Père, qui lui montre comment vire. Manière de décider et de vivre plus exigeante, car elle oblige à une autre oblation. Non celle d’une contrition naturelle mortifère. Mais au contraire, une élévation du regard, un face à face, les yeux dans les yeux, avec le Père qui nous aime sans cesse, en nous créant sans cesse ! Un autre effort de la volonté, que celui de choisir de se recevoir du Père, et non de traficoter pour soi, dans l’ombre de la peur masochiste, d’un dieu qui voit toutes nos "conneries", en tenant son agenda de punitions à jour.
C’est mon exercice « physique » quotidien ! Choisir de regarder Jésus, sachant qu’Il me connaît, fragile et pauvre, mais sûr que son regard de bonté sur moi et ceux que je Lui présente, me redonne vie, chaque jour, ainsi qu’au monde ! Regarder Jésus, Marie nous apprend à le faire. Car seul, on a la tremblotte, de peur de recevoir la raclée ! Elle nous donne sa force et sa détermination, sa confiante maternelle relation à son Fils, son écoute docile à la volonté du Père. Demandons son aide ! Et vive les canards !

Richard Saddier, 6 avril 2014

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