>>> Accueil > L'actualité me parle... > Elections européennes

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Elections européennes

Le 25 mai, 500 millions d’européens vont élire 751 députés (dont 74 français) au Parlement européen. L’ambiance n’est pas enthousiaste : crise économique grave, repli identitaire rejetant les difficultés que nous vivons sur "Bruxelles". Une abstention record peut être la conséquence de cette démotivation pour la construction européenne, alors que l'Europe occidentale lui doit 60 ans de paix. C’est le moment de rappeler quelques données de base, d’y ajouter une expérience personnelle et d’évoquer Robert Schumann, témoin chrétien majeur de la construction européenne.

La création de l’Union européenne (UE) au sortir de la seconde guerre mondiale est issue de l’initiative conjuguée de quelques personnalités de chacun des 6 pays fondateurs (France Allemagne, Italie, Belgique, Pays-Bas et Luxembourg). Dans une déclaration du 9 mai 1950 (d'où la journée de l'Europe le 9 mai), Robert Schuman proposa un projet de communauté européenne, dont la première étape fut en 1951 la Communauté du Charbon et de l'acier (CECA)

L’UE est une union d’états originale, unique au monde, qui comprend deux organes décideurs, le Conseil Européen, qui réunit les chefs d'État et de gouvernement des pays de l'UE lors de sommets réguliers, le Parlement européen (PE) et un organe exécutif, la Commission européenne, la fameuse « Commission de Bruxelles », qui propose les lois et veille à leur bonne exécution. Son président est élu par le Parlement européen depuis le traité de Lisbonne (2009). C’est dire que l’élection du PE va beaucoup plus loin que la simple élection de députés, elle est le moment du choix d’un des codécideurs de l’UE.

Pendant 15 ans, dans un domaine spécifique, François a participé de près au processus d’élaboration de lois européennes avec tout ce que cela représente de contacts, discussions et négociations avec des membres et des commissaires de la Commission, des représentants des états (surtout la France), et avec des députés européens français (trop peu présents et trop dispersés pour être véritablement influents), mais aussi allemands, belges, hollandais, italiens et anglais dont le rôle de député est pris plus au sérieux (non cumul avec des fonctions nationales). L’expérience qu’il en a tirée est l’incroyable respect des opinions de l’autre, la création de majorités au cas par cas, et non au titre d’idéologies ou de politiques partisanes nationales.

Cette élection est l’occasion de reparler de Robert Schumann, ce parlementaire français catholique mosellan, une des "idoles" de mon père et qui, plusieurs fois ministre des Affaires étrangères et président du Conseil, est devenu l'un des Pères de l'Europe. Le procès diocésain en vue de sa béatification a été clôturé le 29 mai 2004. Par son action, Robert Schuman a montré que l'engagement en politique d'un chrétien laïque peut être compatible avec la sainteté (cf. Vocation de tout chrétien (Conc. Vat II). Il n'a pas suivi les incitations de l'ambition personnelle. Il s'acquittait de ses tâches comme d'un apostolat ; un témoin disait: " Ce qui m'a frappé en lui, c'était le rayonnement de sa vie intérieure ; on était devant un homme consacré... d'une totale sincérité et humilité intellectuelle, qui ne cherchait qu'à servir." Dès 1941, il a eu la vision de la nécessité de construire, au lendemain de la guerre, une réalité politique nouvelle qui lierait concrètement les nations européennes par leurs intérêts et dont la France et l'Allemagne, devraient en être les moteurs. C’est la base de sa déclaration du 9 mai 1950. Nous souhaitons, à l’occasion de ces élections, qu’émergent pour diriger l’UE, beaucoup d’hommes et de femmes aussi désintéressés et visionnaires dans un esprit de service de nos concitoyens européens, dans la ligne des racines chrétiennes indéniables et pourtant non reconnues dans le préambule de la Constitution européenne.

François et Marie Thérèse Chrétien 1ermai 2014

© Copyright Carmélites de Saint Joseph - Contactez-nous