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Enfin un vrai synode sur la famille ?

Le grand synode sur la famille annoncé par le Pape François lors de son premier angélus le 17 mars 2013, vient de terminer sa première étape. Remarquons la méthode initiée par le pape. Ce fut la consultation préalable pour avoir des avis autres que celui des pères synodaux ; cette démarche prit souvent la forme de questionnaires dont le style a varié d'un diocèse à l'autre et dont la diffusion fut jugée inutile par certains évêques et pas des moindres. Puis, dès l'introduction, il y eut la demande d'une expression libre "sans crainte de déplaire au pape", une écoute avec charité et une consigne "partir de la charité pour arriver à la vérité". Enfin la publication du rapport intermédiaire et du rapport final avec le résultat du vote confirma la perspective du "parler vrai".

D’après des témoignages de participants, les débats ont été intenses et parfois vifs, les confrontations nombreuses notamment en fonction de la diversité culturelle des églises représentées et en raison des innombrables défis des familles. Un travail rigoureux, marqué par de nombreux déplacements a permis de dénouer des rigidités. Le résultat publié révèle, malgré beaucoup de précautions de langage, un consensus sur de nombreuses questions et une attitude partagée sur la question des divorcés remariés et l’homosexualité. Trois grandes tendances se sont dégagées avec une petite minorité de tenants du statu quo, craignant un nivellement par le bas et la remise en cause de la doctrine, les partisans d’une ouverture maximale avec un approfondissement de la théologie du mariage et au centre une majorité de partisans d’une approche tenant compte de la réalité des familles mais sans toucher au contenu doctrinal. On a parlé d'une Eglise divisée, nous préférons dire "une unité diversifiée".

La couverture de ce synode par les médias occidentaux a été superficielle, mensongère et plus intéressée par l’évènementiel que par l'enjeu des débats, se cantonnant à compter les points entre les conservateurs et les progressistes, se limitant à la question des divorcés remariés et celle de l’homosexualité. Pour nous, ce travail réalisé est plein d’espérance. Nous y voyons une inversion de perspective : une approche de la vérité par la prise en compte de la vie du peuple de Dieu aux visages divers et aux défis nouveaux et non plus seulement par l’avis de la hiérarchie de l’Eglise. Cette espérance est nourrie par la certitude de l’action de l’Esprit Saint, évidemment inconnue des médias! Et maintenant qu’allons-nous faire ? En vue de la session d'octobre 2015, l’important nous semble, outre la prière essentielle, de participer activement à la consultation dans les diocèses et les paroisses pour que les avis qui remonteront à Rome soient empreints de la miséricorde de Dieu dans l’appréciation de "la vocation et de la mission de la famille dans l’Eglise et dans le monde."

Marie-Thérèse et François CHRETIEN, 15 novembre 2014

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