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Vive Maman !


Toi qui te donnes tant de mal pour moi. Toi, la bonne Maman, chantonne des berceuses pour moi.
Je te promets des efforts pour toute l’année.
Je te prépare de bons mets pour l’année.

Tels sont les mots d’un enfant à sa maman. J’ai aussi entendu ceux-ci, d’après un poème de Maurice Carême : " Tout peut s’user. Mais moi, je connais quelque chose qui ne peux jamais s’user. " C’est la joue d’une maman qui reçoit le baiser de son enfant. C’est la fête des mères, jour de compliments et de cadeaux pour celle qui nous a donné naissance. Certains disent que c’est commercial ; d’autres tiennent beaucoup à cette journée pour sa charge affective et la reconnaissance toute particulière à sa mère dont elle est l’occasion. Si le côté mercantile de la fête est assez récent, le désir de rendre hommage aux mamans n’est pas d’aujourd’hui.
En réalité, les Romains célébraient les mères de famille lors d’une fête religieuse, le premier jour du printemps ; l’hommage rendu à Rhéa (ou Cybèle), la mère de tous les dieux, est ancien dans la Grèce antique. Il semble que Napoléon, en 1906, ait porté le débat sur la célébration d’un hommage officiel à toutes les mères de famille, mais l’idée n’a pas abouti. En 1906, les mères de famille méritantes ont été célébrées dans une ambiance festive grâce à Prosper Roche, fondateur de l’Union Fraternelle des Pères de Famille Méritants d’Artas. Il faut attendre la fin de la première guerre mondiale pour que naisse la première « journée des mères », en 1918 ; il s’agissait de rendre hommage aux mères épouses ayant perdu leurs fils ou leur mari pendant la guerre. Une fête de la mère de famille nombreuse a été crée en 1920 et le gouvernement a officialisé une journée des mères en 1929. Le Maréchal Pétain a également voulu récompenser les mères de famille n’ayant eu qu’un seul enfant et a inscrit la journée nationale des mères dans le calendrier en 1941. Enfin, la fête des mères est définitivement officialisée le 24 mai 1950 par le président Vincent Auriol.
Chacun d’entre nous pense aujourd’hui à sa mère ; beaucoup d’enfants cherchent à fêter leur maman, aidés de leur papa et de leur institutrice ; cette « journée des mères », devenue « fête des mères », n’est pas seulement une journée festive, mais aussi source de souffrance. Nous pensons à toutes les mamans oubliées de leurs enfants et à tous les enfants qui ne savent pas quelle maman fêter ou même qui n’en ont pas à fêter. Le cercle familial est parfois tellement distendu et porteur de souffrance que ses membres ne savent plus se parler…
L’une des propositions d’alliance offerte par Dieu à l’homme, dans le Livre de l’Exode (20, 12), c’est : « Honore ton père et ta mère afin que tes jours se prolongent dans le pays que le Seigneur ton Dieu te donne… » Nous entendons souvent « honorer » par « vénérer » ; le mot hébreu se traduirait plutôt par « donner du poids ; faire peser ». Du coup, fêter nos parents nous donne l’occasion de réfléchir à la façon de leur donner du poids, reconnaître leur poids réel dans notre existence. Il s’agirait pour nous d’apprendre à estimer ce que nous avons reçu d’eux : de bon et de très bon, mais aussi de mauvais et de très mauvais. Faire la part des choses pour les mettre à leur vraie place et donner à nos parents leur véritable poids d’humanité. Le but n’est pas de les mépriser, mais de reconnaître avec un regard juste ce qu’ils nous ont transmis. Ce faisant, nos parents prennent leur juste place dans la famille : ils ne sont ni dieux, ni incapables, mais des hommes et des femmes tout à la fois forts et faibles. De notre côté, comme enfant, nous gagnons en liberté, nous trouvons notre juste place au sein de la famille et gagnons en humanité.
Que cette journée reste l’occasion pour nous de réajuster nos relations familiales en reconnaissant à chacun son véritable poids d’humanité ; ce chemin de reconnaissance est chemin de relations humaines plus justes et plus vraies, ce dont notre monde à tant besoin, à tous les niveaux. Alors, belle fête des mères à toutes les mamans !

Florence , C.S.J. St Martin Belle Roche le 1er juin 2015

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