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Le Cercle littéraire des amateurs
                d’épluchures de patates

Par Mary Ann Shaffer et Annie Barrows Editions 10/18

2012 : Les écrans d’ordinateur et l’écriture simplifiée (ou simpliste) habitent nos vies. Les rencontres sont devenues virtuelles.

1946 : Le papier et la plume mélangés à une écriture tout à fait galante (qui plus est anglaise) caractérisaient la vie sociale de cette époque, celle de l’Après-Guerre. La rencontre épistolaire est belle car personnelle et attentionnée. Pas de « kek tu fè ? », « a + » ou « t’m lé fleurs ? » mais plutôt « comment saviez-vous que les lilas blancs étaient mes fleurs préférées ? » ou encore « avec mon affection et ma reconnaissance ».

Ce roman au nom bien curieux , Le Cercle littéraire des amateurs d’épluchures de patates, nous transporte ainsi dans le calme d’une île anglo-normande, Guernesey, occupée par les Allemands pendant la Seconde Guerre mondiale. Une jeune écrivain, Juliet, est amenée à rédiger un article pour présenter les vertus (pratiques, morales) et philosophiques de la lecture. Cette jeune Anglaise entame alors une relation épistolaire avec les habitants de cette île de la Manche coupée du monde pendant la Guerre. Ces derniers ont alors inventé un club de littérature pour détourner l’ennemi. Juliet va se lier d’amitié avec de nouvelles personnes et va décider de séjourner à Guernesey pour connaître les secrets de cette institution littéraire bien particulière. La correspondance tenue avec ses amis de Londres, d’Ecosse et de Guernesey et avec sa très chère amie Sophie est pleine de pureté, d’élégance et de légèreté.

Une bouffée d’air pur et vivifiant dans notre monde paradoxalement pollué et aseptisé. Les lettres sont exquises, elles ont le goût salé du bon beurre normand, et l’on a envie de suivre Juliet à Guernesey, de laisser Mark (et de lui renvoyer son bouquet de fleurs à la figure !), d’adopter Kit et surtout d’aimer Dawsey, un être discret, élégant et respectant entièrement Juliet.

Dieu n’est pas évoqué, ni nommé, mais ce livre parle d’amour, de liens vrais, de vie simple… donc ce livre respire Dieu ! La jalousie, l’envie… ces péchés capitaux qui rongent l’homme sont présents au fil des 400 pages et font de l’ « insaisissable » Juliet une femme forte au caractère affirmé, ayant adopté la vie insulaire. Une bonne leçon de simplicité pour notre époque.

Laurène de B, amie de la congrégation

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