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  L'art au coeur de d’Avent avec Alfred Manessier par sr Nathalie (Liban)

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Sources :

• Film de Gérard Raynal, Les offrandes d’Alfred Manessier, 52 mns, 1992.

• Alfred Manessier, Les vitraux, Musée Suisse du vitrail, Romont, 1993, 127 p.

• Alfred Manessier, 27 aquarelles verticales, 1993, Galerie de France, Paris, 1993.

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Méditations d’Avent année B (2011)
Introduction:

En ce temps de préparation à la fête de Noël, Verbe fait chair, je vous propose une méditation pour chaque dimanche de l’Avent (et le bonus du jour de Noël !), pour nous aider à méditer la Parole de Dieu, pour qu’elle prenne chair en notre cœur, par nos sens, à travers quelques œuvres d’Alfred Manessier, peintre français né en 1911 et décédé en 1993.

Sur le plan artistique et de sa formation, Alfred Manessier sera étudiant aux Beaux-arts d’Amiens de 1924 à 1930, puis aux Beaux-arts de Paris, dans la section architecture entre 1931 et 1935. Très profondément marqué par la peinture de Rembrandt (dont il avoue la paternité spirituelle), il aime aussi l’expressivité et l’engagement d’un Goya. Pendant sa formation, il intégrera le langage pictural en copiant de nombreuses toiles du musée du Louvre. Profondément influencé par ses aînés (impressionnistes, cubistes, fauves et surréalistes) il lui faudra attendre la terrible rupture et le passage de la guerre, pour que jeté comme une épave, il ose son indépendance dans un langage personnel, d’une peinture non-figurative, où chaque touche de couleur s’écoute dans une immense symphonie. Il y a de la musique et de la poésie dans son écriture, faite de silence, de mouvements et d’enchevêtrement des mouvements où la couleur (parfois silencieuse et éteinte parfois bruyante et saturée) exprime, tout à la fois, l’effroi et la gravité de la mort ainsi que la joie. Sa peinture est toujours occasion d’espérer car son architecture musicale nous fait regarder vers le Haut.

Sur le plan spirituel, il vit une profonde conversion en 1943, lors d’une retraite dans l’abbaye de Soligny-la-Trappe. Alfred Manessier est croyant du cœur jusqu’au bout du pinceau. Par le cœur, tout d’abord, dans sa reconnaissance et son intuition enfantines où il oscille de son monde intérieur à la beauté des paysages marins de la Baie de Somme. Il lui est donné de percevoir et de comprendre l’immensité et la profondeur de son intériorité, liées à la création magnifique qui l’entoure. Croyant, il l’est aussi, jusqu’au bout du pinceau, car il n’aura de cesse, durant toute sa vie, d’oser un langage "engagé", d’écouter et de transfigurer les cris de douleur de ses contemporains en chants de joie. Inspirée du visage du Christ contemplé et des Écritures méditées, sa peinture doit élever et faire entendre le grand chant de l’Alléluia, comme le développement des trois jours Saints. Sa peinture veut rendre compte de ce renversement de signe, comme une conjuration de la mort pour un hymne à la lumière et à la vie. Alfred Manessier vit l’évangile et sa peinture en homme de foi, jamais désespéré, car pour lui, le cri devient juste lorsqu’il se transforme en chant. Le peintre prend son pinceau et se colle à l’actualité, s’exprime pour ne pas être lâche devant les évènements et ainsi éviter les deux pièges de l’indifférence et du désespoir. La leçon que ses œuvres nous donnent : on ne peut vivre sans espérer, sans que la joie et l’amour n’interviennent dans notre aventure humaine, celle que Dieu lui-même a investi dans un bouleversement sans précédent : devenir le petit enfant que nous avons tous été ou que nous sommes tous appelés à être…

Sr Nathalie Le Gac, CSJ

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