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Pentocrator : Seigneur de l’univers

Le Christ va prendre la place de l’empereur, représentant de Dieu sur la terre. Ainsi le geste de la main signifie : « silence je vais parler », c’est le geste de l’empereur. Et avec Jésus c’est le geste de bénédiction, avec la forme de ses doigts qui dit son nom.
Marie aussi va prendre la place de l’impératrice, et nous la voyons sur son trône royal, avec les vêtements et la majesté de l’époque.

La croix à l’intérieur de l’auréole est le symbole du Christ Seigneur, son nom : Jésus IC Christ XC est écrit des deux côtés en haut de l’icône
Le rouge de ses vêtements c’est son humanité, mais aussi son amour, il est revêtu de l’étole du grand prêtre.
La lumière vient toujours de l’icône : le livre est ouvert et la Parole est donnée dans le geste de la main pour y lire « je suis la Lumière du monde, qui me suit ne marche pas dans les ténèbres, il aura la lumière de la vie »

L'icône, un chemin :

Méditer avec des oeuvres d'art :


Origine des icônes


Les juifs avaient l’interdiction de représenter Dieu, cependant des fresques de la synagogue à Doura Euporos ( actuellement au musée nationale de Damas en Syrie) montrent l’évolution de la pensée juive.
Les premiers chrétiens vont demander à des artistes de l’époque de représenter des scènes religieuses.
Les catacombes étaient le lieu des rencontres cultuelles jusqu’au 6ème siècles où leur fermeture les a protégés pendant une longue période. A Fayoum chaque tombe avait son portrait : c’est la personne qui continue à être ce qu’elle est même après la mort, on parle de continuité et non de résurrection.
Une icône est une page biblique en couleur, ou plutôt plusieurs pages bibliques qui nous permettent d’enter dans l’intelligence et le message de l’icône.

Voir aussi :

La Sainte Face (St Suaire)

Première icône non faite de main d’homme, négative et en trois dimensions.
La double mèche de Jésus sur les icônes rappelle cette tâche de sang retrouvé sur le st Suaire, elle désigne les deux natures du Christ.

Icône de la transfiguration

L’icône la plus ancienne de la transfiguration date du 6ème siècle, elle se trouve au couvent de Ste Catherine au Sinaï avec les icônes les plus anciennes (région qui n’a pas connue les querelles iconoclastes)
Debout, le Christ bénit avec sa main droite, le rouleau de la Parole à la main gauche.
Il est dans une nuée lumineuse, grand prêtre et garant de l’alliance, source de lumière « Lui l’astre du matin », il rappelle le buisson ardent « Je suis celui qui suis »
Verticalité du Christ signifie l’unité du ciel et de la terre, la croix y est évoquée, le Christ resplendissant préfigure la résurrection.

Les 3 disciples sans auréole, sont dans la partie basse et sombre de l’icône. Ils se couvrent les yeux, ils perdent pied, (perte des sandales), accablés par le sommeil comme à Gethsémani. Pierre intervient « il est bon que nous soyons ici, dressons trois tentes …»
Le Christ vient accomplir la loi représentée par Moïse et les prophètes avec Elie, il vient chercher les vivants (Elie, emmené au ciel dans un char de feu) et les morts (Moïse).
Le verbe était vraiment la lumière, sa gloire est l’éclat originel de l’homme « nous lui seront semblables car nous le verrons tel qu’il est » 1Jn 3,2. C’est une nature transfigurée qui préfigure notre propre transfiguration.

L’entrée à Jérusalem

L’âne est un animal qui joue un rôle important : monture de transport pour tous, pour Marie et Joseph dans leur fuite en Egypte, il a servi de trône au Messie pour entrer à Jérusalem, Lui le temple nouveau entouré par les branches et les enfants.
Mais surtout il percevait les sons de son maître, il est capable d’écoute.
Dans l’écriture : l’ânesse de Balaam voit l’ange sur la route, elle reconnait le chemin alors que Balaam ne voit rien. Nb 22,28. « L’âne reconnait l’étable de son maitre et mon peuple ne comprend pas » dit Isaïe 1,3
En Russie, on ne connait pas l’âne c’est pourquoi il est remplacé par le cheval.
Un petit personnage dans l’arbre en train de couper les branches pour joncher le chemin devant le Christ, arbre dont le trône servira à l’arbre de la croix.

La croix

Dans cette icône le Christ n’est pas isolé, il est entouré par sa mère, elle-même entourée par trois femmes. De l’autre côté, Jean et un centurion qui par la main désigne le Christ en disant « Cet homme était vraiment fils de Dieu », était juste selon la pensée de l’époque.
La croix s’enracine dans la mort et se lance vers le ciel, elle relie l’homme à Dieu.
Le Christ crucifié au lieu dit du Golgotha « lieu du crâne » où figure le crâne d’Adam!
Le sang jaillit des pieds de Jésus vient arroser ce crane et luis donnera vie.
Tête inclinée, le Christ meurt crucifié hors des murs de Jérusalem.

Sr Nicole Chahhoud

Ces icônes ont été lues lors de rencontres pour le temps pascal 2010

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