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Sur la route des JMJ :
Le fruit de l'Esprit

Sr Valérie Deperiers, Carmélite de St Joseph.

Dans son message pour ces 23èmes JMJ, Benoît 16 nous interroge : "Comment faire en sorte que le fruit de l’Esprit (...) inonde notre monde blessé et fragile ?" Quel drôle de fruit que celui de l’Esprit qui s’épanouit sur l’arbre de la croix, selon St Jean de la Croix ! "Le fruit de l’Esprit est charité, joie, paix, longanimité, serviabilité, bonté, confiance dans les autres, douceur, maîtrise de soi..." (Gal 5,22-23). St Paul nous parle d’un fruit unique mais aux multiples facettes, comme un diamant. Il faudrait méditer chacune de ces facettes, pour elle-même, tout en la reliant aux autres, pour en découvrir le pouvoir de guérison, de transformation du monde. Chacune recouvre un don à recevoir du Christ.

La charité :

"Voici mon commandement : vous aimer le uns les autres comme je vous aimés. Nul n’a de plus grand amour que celui-ci : donner sa vie pour ses amis." (Jn 15,12-13)

La joie :

"Je vous verrai de nouveau et votre cœur sera dans la joie, et votre joie, nul ne vous l’enlèvera." (Jn 16,22)

La paix :

"Je vous laisse ma paix. " (Jn 14,27). La paix, cette certitude d'être aimé et d'être entre ses mains, cette certitude que tout pourra se traverser. Cette paix messianique (Is 11,1-9) nous donne l’audace de partir en mission (Luc 10,3 et ss.).

La longanimité (ou la patience):

"Prenez patience jusqu’à ce que le Seigneur vienne. Voyez comment le cultivateur prend patience en attendant que la terre produise de précieuses récoltes : il sait que les pluies d’automne et de printemps doivent d’abord tomber" (Jc 5,7)

La serviabilité :

"Vous m’appelez Maître et Seigneur, et vous dites bien car je le suis. Si donc je vous ai lavé les pieds, moi le Seigneur et le Maître, vous aussi vous devez vous laver les pieds les uns aux autres. Car c’est un exemple que je vous ai donné pour que vous fassiez, vous aussi, comme j’ai fait pour vous." (Jn 13,13-15)

La bonté :

"Un homme demanda à Jésus : « Bon Maître, que dois-je faire pour avoir la vie éternelle ? » Jésus lui dit : « Pourquoi m’appelles-tu bon ? Personne n’est bon si ce n’est Dieu seul. »" (Lc 18,18-19)

La confiance dans les autres :

"Jean prit la parole et dit : « Maître, nous avons vu quelqu’un expulser les démons en ton nom et nous voulions l’en empêcher, parce qu’il ne te suit pas avec nous. » Mais Jésus lui dit : « Ne l’empêchez pas ; car qui n’est pas contre vous est pour vous. »" (Lc 9,49-50)

La douceur :

"Venez à moi vous tous... Car je suis doux et humble de coeur" (Mt 11,28-29)

La maîtrise de soi :

"Si quelqu’un veut venir à ma suite, qu’il se renie lui-même, qu’il prenne sa croix chaque jour et qu’il me suive." (Lc 9,23)

Lorsque Jésus nous invite à demeurer en communion avec lui et son Père dans l’Esprit afin de porter du fruit (Jn 15), c’est bien parce que lui-même a ouvert le chemin. "Puisque l’Esprit est notre vie, que l’Esprit nous fasse aussi agir." (Gal 5,25). Car tout comme le Christ, par le baptême et la confirmation nous pouvons dire : "L’Esprit du Seigneur est sur moi, parce qu’il m’a consacré par l’onction pour porter la Bonne Nouvelle aux pauvres. Il m’a envoyé annoncer aux captifs la délivrance et aux aveugles le retour à la vue, renvoyer en liberté les opprimés, proclamer une année de bienfaits de la part du Seigneur." (Lc 4,18-19). La mission de Jésus fut d’apporter ce salut aux hommes de la part de Dieu. L’évangile de Luc nous montre comment Jésus a vécu de l’Esprit en enseignant, en guérissant, en priant, accomplissant ainsi sa mission. Il était habité d’une force qui lui faisait traverser les obstacles (Lc 4,29-30 et la passion).

A l’imitation du Christ, nous sommes appelés à laisser mûrir en nous le fruit de l’Esprit "pour illuminer le monde avec la vérité du Christ ; pour répondre avec amour à la haine et au mépris de la vie ; pour proclamer l’espérance du Christ ressuscité en tout point de la terre" (Benoît 16). Elisabeth de la Trinité, dans son offrande à la Trinité, le disait avec d’autres mots : "Ô Feu consumant, Esprit d’amour, survenez en moi, afin qu’il se fasse en mon âme comme une incarnation du Verbe : que je lui sois une humanité de surcroît en laquelle Il renouvelle tout son mystère."

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