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Joie de Dieu  © V.Depériers


Joie de Dieu © V.Depériers

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© V Depériers

La joie de Dieu ....
            pour entrer en Carême

En écoutant une homélie sur les paraboles de la miséricorde (Luc 15) parlant de la joie de Dieu, je me suis fait la réflexion, que naturellement, et même en faisant un effort, j’avais bien du mal à voir Dieu comme quelqu’un de joyeux. Qu’est-ce que la joie ? Qu’est-ce qui peut bien rendre Dieu joyeux ? On nous parle beaucoup dans les livres de spiritualités de la joie que Dieu nous donne mais très peu de la joie de Dieu en soit.

Selon St Luc, la joie est une expérience intérieure profonde qui se développe toujours de manière communautaire. Si l’on se tient à la frange de la communauté humaine, dans une mauvaise solitude, une solitude comprise comme un retrait, on ne peut éprouver de joie, on ne peut entrer dans la joie de Dieu (Matthieu 25, 21).

La joie est un fruit de l’Esprit (Ga 5,22) ; elle est donc liée au fait de porter du fruit (Jean 15,16), de faire produire les talents reçus La joie se rencontre chez celui qui accepte d’entrer dans la danse du don : recevoir pour donner pour recevoir…etc., c’est-à-dire créer et entretenir des relations. Dans le judaïsme, la pointe de l’amour de Dieu pour les hommes n’est pas dans le fait qu’il leur donne gracieusement la vie et l’esprit mais dans l’opportunité qu’il leur offre de conquérir leur dignité, de faire fructifier la vie reçue par ce qu’ils font, créent, deviennent.

La joie serait donc dans le consentement à entrer dans une vraie solitude, c’est-à-dire accepter d’être seule, unique, séparé (ce qui demande de renoncer à toute comparaison, tout jugement, toute revendication de reconnaissance) et néanmoins relié. Si je demeure dans la posture de la femme courbée (Luc 13, 10-17), repliée, enfermée dans ma douleur, je ne peux entrer dans la joie de Dieu.

Mes pleurs n’intéressent que Dieu ; mes frères n’ont besoin que du témoignage de ma paix : « Béni soit le Dieu et Père de notre Seigneur Jésus-Christ, le Père des miséricordes et le Dieu de toute consolation qui nous console de toutes nos afflictions, afin que, par la consolation que nous-mêmes recevons de Dieu, nous puissions consoler les autre en quelques afflictions que ce soit. » (2 Corinthiens 1, 3-4).

On entre dans la joie en faisant l’expérience de la compassion reçue et donnée. La joie c’est de consentir à répondre à l’autre (être responsable, avoir le souci de l’autre), de ne pas demeurer dans l’isolement (sortir de soi-même), de faire œuvre de miséricorde (Matthieu 25, 31-46). La joie est dans le don, dans la reconnaissance du don de Dieu : le don de la filiation (reconnaître Dieu comme Père, comme celui qui donne) et le don de la fraternité (le rassemblement dans l’unité ; Luc 15, 11-32). La joie de Dieu c’est d’entrer dans le mouvement même du Christ : le don de soi-même.

Chaque année, à l’approche du Carême, on cherche quel pourrait être notre « effort » de Carême. Cette année, nous pourrions laisser là nos efforts et aller faire un peu de jardinage : défricher à nouveau nos terres intérieures pour y laisser germer la joie de Dieu sous les pluies de l’Esprit.

Sœur Valérie, Carmélite de St Joseph

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