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Les lieux sanjuanistes

Les soeurs ont pris une journée pour suivre les traces de Jean de la Croix, à ses débuts : de Fontiveros, son village natal, à Arevalo où il passe son enfance, Medina del Campo où il rencontre Teresa pour la première fois et s’engage dans l’aventure des nouvelles fondations, avec le premier couvent de Carmes à Duruelo.

De Fontiveros à Duruelo, c'est en marchant que les soeurs ont pu parcourir la terre de Jean et du même coup, sentir un peu mieux ses racines, non seulement par le coeur mais aussi par le corps. L'occasion était belle pour entrer dans le langage si souvent symbolique et poétique du frère Jean...

Fontiveros

La terre de Jean, c’est l’Espagne du 16° siècle, la Castille de la faim et de la misère. Il naît à Fontiveros (non loin d’Avila) en 1542, dans une famille pauvre mais joyeuse. L’enfance de Jean, c’est, très tôt l’expérience de la mort, de l’arrachement : celle du père, puis d’un frère. Et le foyer devient plus indigent encore.

"A Fontiveros, en regardant les restes de l'ancienne maison et en méditant sur la situation familiale de Jean de la Croix, j'ai mieux compris la source qui l'animait : source de pauvreté extérieure et intérieure, source de simplicité aussi." (Sr Vony)

"Que peut-il sortir de bon de Fontiveros ? Fontiveros, village misérable, torride, sec, de Castille a bercé l’enfance de Jean de la Croix et l’a façonné. Qu’attendre de ce bourg perdu ?
Ce fut ce hameau et celui de Duruelo qui m’ont rejoint le plus dans ma vocation. Dieu attend que je le suive avec mes racines, avec ce qui m’a façonnée, construite ou blessée."
(Sr Marie)

Duruelo

A l’automne 1568, le frère Jean et quelques Carmes s’implantent à Duruelo. Le frère Jean se nomme désormais Jean de la Croix.

"Vous savez, ma fille, comme il est bon que les biens que nous possédons ne nous blessent ni ne nous troublent; il doit en être de même avec les trésors de nos âmes : qu'ils soient comme cachés à nos yeux et demeurent dans un endroit paisible; qu'ils soient comme ignorés et inaccessibles à notre regard; il n'y a pas en effet de pire voleur que celui qui est de la maison." (Jean de la Croix - Lettre 22)

"Et puisque celui qui amasse par amour amasse pour un autre, il est bon que Dieu garde ce qui a été amassé et que ce soit lui qui en jouisse. Tout n'est-il pas pour lui ? Quant à nous, nous n'avons pas besoin de le voir de nos yeux ni d'en jouir, afin de ne pas flétrir la joie dans laquelle est Dieu à nous voir humbles. C'est un si grand trésor à découvrir !" (Jean de la Croix - Lettre 22)

"A Duruelo, j'ai perçu les racines de la vie de Jean de la Croix. Cela m'a invitée à cultiver mes racines intérieures et à fonder ma vie sur le roc qu'est Jésus-Christ." (Sr Vony)

"C'est une terre aride, sans rien, aucun village aux alentours sauf une ferme à côté du couvent : quelle espérance !
Jean de la Croix a fondé un couvent dans ce lieu ? J'admire sa foi !"
(Sr Zoëline-Elie)

Medina del Campo

A neuf ans, Catalina, la mère de Jean de la Croix, le confie à un établissement de Medina del Campo où se côtoient orphelins et délinquants, l'Hôpital de las Bubas où l’on soignait les malades atteints de la syphilis. Adolescent, Jean devient infirmier auprès des syphilitiques de l’hôpital, et poursuit ses humanités chez les Jésuites de Medina del Campo.

"Plus Dieu veut nous donner, plus il nous fait désirer, jusqu'à nous rendre vides afin de nous remplir de ses biens. Et le pauvre de coeur est plus constant et plus joyeux dans un certain dépouillement, parce qu'il s'est donné tout entier à travers le peu et même le rien, et ainsi, il trouve en tout l'amplitude du cour. Heureux rien et heureuse cachette du coeur ! Il veut n'être assujetti à rien et perdre toutes inquiétudes afin de brûler davantage d'amour." (Jean de la Croix - Lettres 14 et 16)

"Le « peu » et le « rien », effets du désir, fondent en même temps sa fin, à savoir l’union d’amour. Et c’est pour cette fin que chacune de nous a vu le jour, dans un temps et un espace donné." (Sr Ghada)

Arevalo

Arevalo est la première étape du chemin emprunté par la famille de Jean de la Croix après la mort du père. Il y a vécu quelques années avant que la misère ne les pousse vers Medina del Campo.

Au 15ème siècle, la ville a pris beaucoup d’importance du point de vue politique grâce au séjour de la cour. La reine Isabelle la Catholique y a habité dans son enfance. C’est aussi à Arevalo que le traité de Tordecillas a été signé le 7 juin 1494, traité par lequel l’Espagne et le Portugal se sont répartis le nouveau monde. D'autres personnages célèbres ont marqué la ville comme Ignace de Loyola qui y passa son adolescence et Mosén de Léon, auteur juif du Zohar, livre fondamental de la mystique juive.

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