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Rencontre avec le peintre et graveur
Gilles Alfera :
Un silencieux raconte la venue du Verbe.

J’ai rencontré Gilles Alfera dans sa maison de Neauphle le Château : un accueil fait de simplicité et d’une grande convivialité. Des paroles certainement mais traversées par un silence de fond, lestées par l’épaisseur du réel. Un verbe recueilli comme sa peinture qui allie la précision du trait, l’amour du détail et toute la tradition du symbole. Gilles Alfera cherche l’unification par le centre : "Qui êtes-vous lumière ? Agir céleste dans l’épaisseur des choses… ". En plus de cet art raffiné, pétri d’Evangile, il y a chez lui un bonheur d’écriture très accordée à son ascèse picturale qui cherche à laisser la lumière de la vie transfigurer la matière. J’ai aimé le poème qui dit son "chemin": "Voir la voûte à ma terre s’unir d’un baiser unique bercé d’immensité pour que jaillisse cette lumière qui fit ma liberté."

Son ami de longue date, Antoine de Vial, nous introduit à son œuvre : "Gilles Alfera, c’est, pour moi, la vibration de couleurs dans un dessin, dans une rigueur. Sensualité et ascétisme se mêlent dans un pari : celui de la rencontre entre le monde de la présence et celui de l’absence. La peinture de Gilles Alfera ne suggère pas, elle affirme. L’esprit comme les choix de couleurs révèlent la lumière dans une tentative de s’abolir en elle. Il y a dans ce peintre une douceur de ton – pleine de violence et parfois de colère. Gilles Alfera fonctionne comme la marée de l’Atlantique : il couvre et il découvre, non pas tour à tour, comme l’océan, mais en même temps."

Comme le peintre le dit lui-même, "au centre de ses compositions, le germe divin ordonne tout l’espace. Rayon de lumière qui transperce tous les plans de l’existence, point fondamental qui donne à tout sa verticalité." Le "germe divin", ce Verbe de silence que Gilles nous raconte à travers le mystère de la Nativité qui illumine nombre de ses tableaux : "J’aime revenir sur cette Réalité que j’espère voir un jour : être soi-même la crèche. Le lieu de La naissance." "Une porte s’ouvre, la première ou dernière, passée la porte, je suis et nais d’amour. "

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Venue du verbe

Depuis que passent les mondes, tu es.
Par leur existence en chacun d'eux, tu te révèles
et pourtant il t'a plu de revêtir notre chair mortelle !
Tu as désiré, en ta Toute-Puissance,
la souffrir et t'y soumettre.
Tu as désiré, de la première cellule éclose
jusqu'à l'anéantissement de la vie,
du premier sourire jusqu'à la dernière peine,
nous montrer qu'en cette nature terrestre, aussi, tu es.
Mystère de ton incarnation :
serait-ce qu'en cette forme humaine,entre toutes aimée,
tu aies dit de nouveau et comme au premier jour,
ton Amour pour toute la création ?
Oui, Dieu nous est possible puisqu'il fut homme
et l'homme que je suis le porte sans le voir.

De ciel en terre
Ciel et terre s’enlacent le long d’un axe
où se diffracte la lumière originelle ;
en haut comme en bas
une même présence divine…

Nativité
Tabernacle … réceptacle
de la Présence…

Crèche
Crèche, le ciel sur la terre :
la présence du Germe de toutes créatures
puisque par Lui tout a été fait ;
tout en bas, humblement,
une coupe accueille la lumière
pour lui donner forme…

Etoiles

Vous avez sillonné mon cœur de
démarches insensées, enfant, j’ai souffert
vos caprices puis je vous ai reconduites,
semées autour de moi, je vous ai ramenées
par un long cheminement à notre commune
source où, la porte passée, tout enfin
s’ordonne dans le souffle divin.

Au cœur du monde
Le centre du monde,
son plus petit espace est
lieu de cette Présence qui
enveloppe et contient toute créature
car Dieu n’est pas dans le monde,
le monde est
en Lui…

Plus nocturne que l’étoile : l’espérance
L’étoile que suivaient les mages vers la crèche
rayonne au cœur de l’amande cosmique.
La lumière du Verbe se diffracte
pour informer de la grâce divine
la hauteur, la largeur, la longueur et la profondeur
propres à chaque créature.
L’Espérance, tout en bas,
répond par le rai de lumière vertical
d’une lumière plus nocturne que celle des étoiles.

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