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Sur la route des JMJ :
Esprit de communion

Sr Valérie Deperiers, Carmélite de St Joseph.

Une communauté née de l'Esprit

"Vous allez recevoir une force, celle du Saint Esprit qui viendra sur vous. Alors vous serez mes témoins" (Ac 1,8). Benoît 16, dans son message pour les 23èmes JMJ, remarque que cette promesse s’est accomplie au jour de la Pentecôte (Ac 2), donnant naissance à l’Eglise. Mais cette promesse, souligne Benoît 16, vient de plus loin. Le prophète Joël annonçait déjà cette effusion de l’Esprit sur tout le peuple : "Je répandrai mon esprit sur toute chair. Vos fils et vos filles prophétiseront, vos anciens auront des songes, vos jeunes gens des visions. Même sur les esclaves, hommes et femmes, en ces jours-là, je répandrai mon Esprit." (Joël 3,1-2).

Dans la suite des Actes des Apôtres, la communauté, née de l’Esprit, est décrite comme n’ayant "qu’un seul cœur et une seule âme" (Ac 4,32). Unité réalisée ou unité vers laquelle tendre sans cesse ? Quels sont donc ce cœur et cette âme unique qui font de la communauté un corps vivant ? St Paul nous dit : "Vous êtes, vous, le corps du Christ, et membres chacun pour sa part" (1Cor 12,27). La foi qui nous rassemble, donne à chacun de recevoir du cœur (Dieu) et de l’âme (l’Esprit) sa part de vie et de souffle.

Membre du Corps, chacun pour sa part

En effet : "A chacun la manifestation de l’Esprit est donnée en vue du bien commun" (1Cor 12,7). Personne n’est exclu. Etre membre du corps, c’est participer d’une manière ou d’une autre à son édification et à sa vie. Il n’y a pas de membre passif. Mais alors, si nous sommes tous animés par un même Esprit, pourquoi tant de division entre nous ?

"La chair convoite contre l’esprit et l’esprit contre la chair ; il y a entre eux antagonisme, si bien que vous ne faites pas ce que vous voudriez." (Galates 5,17). Peut-être avons-nous à accueillir, à accepter, à reconnaître, à consentir à cette blessure, ce déchirement du désir en nous et entre nous comme étant le chemin et non l’obstacle au chemin. Une frontière n’appelle pas forcément à être franchie. Parfois, il faut y demeurer ; ce n’est pas confortable, mais l’on s’aperçoit que bien souvent, la vie germe dans les fissures. Demeurer sur la frontière c’est consentir à la croix, être crucifié avec le Christ. Avoir un seul cœur et une seule âme n’est pas un rêve mais un combat, un combat particulier.

La paix, fruit de l'Esprit

La paix, une des facettes du fruit de l’Esprit (Gal 5,22), est cette certitude d’être aimé de Dieu et d’être entre ses mains, non que rien ne nous arrivera, mais que tout pourra se traverser. Parvenir à la communion m’appelle à traverser ma propre colère, jalousie, violence, à laisser le souffle de l’Esprit traverser tout cela. Selon Jean de la Croix, la souffrance aiguë, provoquée par la connaissance de soi, purifie l’âme. Ces lieux de blessures aiguisent en nous l’attention que nous portons aux êtres et aux choses. Ils redonnent à chacun de nos instants déchirés la profondeur et la plénitude dont les avait privé notre habitude de vivre. Pour que l’Esprit puisse être et faire notre unité, offrons lui ces brèches par où il peut s’infiltrer et nous sauver.

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