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Maurice Denis,
Premiers pas, Domi,
Huile sur toile, 1910

Méditation pour l'Avent 2 :
Ouvrons le chemin,
risquons les premiers pas

"Et si nos mains pour t’appeler
Sont trop fermées sur leurs richesses
Seigneur Jésus, dépouille-les pour les ouvrir à ta rencontre."

(Hymne pour l'Avent - CFC : Voici le temps du long désir)

La femme est toujours debout, son corps s’est incliné, arche protectrice qui accompagne le petit enfant. Elle lui emboîte le pas, le tenant fermement par un bout de sa robe retroussée qui laisse apparaître son pantalon jaune clair. Clin d’œil familier et plein d’humour du peintre aux petits gestes de la vie quotidienne, saisi comme dans un cliché photographique. Et du geste sûr et maternel, comme une grue soulevant un poids. On ne sait plus qui des deux prépare le chemin de l’autre.

Il semblerait que la femme emboîte le pas au petit qui l’inaugure, curieux et audacieux. Sa couleur, c’est la tache rouge qu’a laissée le peintre. Couleur vive comme le caractère du fonceur, petite vie avide de vivre de sensations.

La femme, elle, est douce, toute habillée de rose tendre, élégante. Un large chapeau blanc parsemé de fleurs printanières, assorties aux manches de sa robe. Les deux silhouettes, tâches colorées, se découpent sur un fond laiteux, sans détails ni accessoire. Nous sommes un peu dans un désert, cet espace vide et neuf qui laisse toute place aux commencements. Et ici la bonne nouvelle, c’est que le petit fait ses premiers pas, il marche.

Les deux ombres des personnages (tâches turquoises) les posent et les amarrent à la toile : non, ils ne s’envolent pas, ils marchent. D’ailleurs, les pieds sont traités avec précision et de couleur plus foncée que le reste de la palette : chaussures de l’enfant et bottes de la femme, tâches marron qui dessinent pieds et galbe de la jambe.

Les mains aussi sont importantes, tandis que les visages sont laissés vierges. Celles fermées de la maman sur ce qu’elle a de plus précieux, son enfant. Et celles de l’enfant, ouvertes pour assurer son précaire équilibre et impatientes de saisir le monde, ce qui nous donne envie de sortir de la toile, comme lui. Osons l’aventure.

Les pieds de l’enfant et de sa mère sont traités de la même couleur que les cheveux courts dépassant de la capeline. Les trois forment un triangle, pointe vers le ciel, et nous rappellent encore ce mouvement ascensionnel... Là-haut veille le père céleste, via le dessin du peintre créateur. Et les deux ont mis leur chapeau pour se protéger la tête du regard solaire.

Il y a de la tendresse et de la mesure jusque dans le raffinement vestimentaire chez cette femme ; il y a de l’impatience et de la vivacité chez l’enfant inaugurateur. Il pourrait être celui qui ouvre le chemin de l’espérance, petit être en devenir sur notre terre nouvelle. Suivons-les avec un esprit de fête et des yeux prêts à s’étonner et s’émerveiller.

Marchons ensemble... Bon chemin d’Avent !

(Sr Nathalie Le Gac)

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