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Bibliographie :
Donner sans blesser, Vincent Laupies,
Peut-on donner sans condition ?
Geneviève Comeau, L’esprit du don,
Jacques T. Godbout,
Le Don - Amitié et paternité, Paul Gilbert et Silvano Petrosino, Lessius.

Rendre

 

Méditations d’Avent 2012 (année c)

3ème dimanche de L’Avent, 16 décembre 2012 :

« Rendre »

Si le don crée du lien, de la relation, une relation à sens unique sans espoir de retour n’en serait pas une. Le contre-don est une garantie fondamentale contre la perversion du don. Il rééquilibre l’état de dette en créant un état de dette réciproque qui nourrit la relation. Constater qu’il y a un retour au don, ce n’est pas la même chose que d’exiger un retour. Le retour du don n’est pas toujours matériel ; il peut être plus grand que le don ; il peut se situer dans le don lui-même qui grandit et transforme le donateur.

Ainsi, par deux fois, Marie et Joseph montent-ils au temple de Jérusalem pour accomplir les rites de la Loi (contre-dons institués). Ils offrent « un couple de tourterelles ou deux jeunes colombes » (Lc 2, 24) pour le fils donné. En mémoire de la libération du peuple et la terre donnée « ses parents se rendaient chaque année à Jérusalem pour la fête de la Pâque » (Lc 2, 41).
Au cours d’un de ces pèlerinages, quelque chose dérape : le fils donné disparaît. Déjà le don avait été mis en question par la prophétie de Syméon : « Vois ! Cet enfant doit amener la chute et le relèvement d’un grand nombre en Israël ; il doit être un signe en butte à la contradiction » (Lc 2, 34). L’ombre de la croix se profile. Est-ce que le don est donné pour nous être repris ? Cette question s’est déjà posée dans la Bible avec le sacrifice d’Isaac, fils de la promesse. À travers cet épisode dramatique, Abraham apprend à sacrifier la possession du don, à accueillir le don comme passage vers autrui, à faire que ce don soit partagé, non retenu.

Donner c’est abandonner à l’autre. Le don le plus sublime ne se mesure pas à sa quantité ou qualité économique, mais vient de l’acte volontaire, originellement libre de donner quelque chose de soi. Au cours du chapitre 2 de l’évangile de Luc, nous assistons à un déplacement subtil : « Aujourd’hui vous est né un Sauveur, qui est le Christ Seigneur » (Lc 2, 11). De don, Jésus se fait contre-don : « Ne saviez-vous pas que je dois être dans la maison de mon Père ? » (Lc 2, 49). Donné par Dieu, Jésus est aussi ce contre-don par qui on rend gloire à Dieu (Lc 2, 14.20), par qui on bénit Dieu (Lc 2, 28), par qui on loue Dieu (Lc 2, 20.38).

Marie accompagne ce mouvement, certes à l’obscur (Lc 2, 28). Ayant reçu le don, elle est appelée à rendre. Il ne s’agit pas de redonner ce que l’on a reçu au donateur, mais de faire fructifier ce que l’on a reçu (cf. Parabole des talents, Mt 25), de laisser circuler le don pour la vie de tous. « Quant à Marie, elle conservait avec soin toutes ces choses, les méditant en son cœur » (Lc 2, 19). En laissant ce fils aller son chemin, Marie reste à l’écoute de la Parole reçue (Lc 1, 31-33) jusque dans les situations les plus déconcertantes, révoltantes, incompréhensibles. « Or, près de la croix de Jésus, se tenait sa mère » (Jn 19, 25). Marie a laissé la danse du don se déployer dans sa vie jusqu’à l’extrême. Ce faisant, en suivant le chemin du Fils, elle s’est laissée façonner en don de Dieu pour autrui : « "Voici ta mère." Dès cette heure-là, le disciple l’accueillit chez lui. » (Jn 19, 27).

 


Sr Valérie , CSJ, Paris

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