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Bibliographie :
Donner sans blesser, Vincent Laupies,
Peut-on donner sans condition ?
Geneviève Comeau, L’esprit du don,
Jacques T. Godbout,
Le Don - Amitié et paternité,
Paul Gilbert et Silvano Petrosino, Lessius.

 

 

 

 

 

Méditations d’Avent 2012 (année c)
4ème dimanche de L’Avent, 23 décembre 2012 :

« Jouer »

La danse du don ouvre l’espace au jeu de la liberté. Jouer le don, c’est renoncer à vouloir combler l’autre. Marie nous conduit à Cana (Jn 2, 1-12). Elle signale le manque mais ne le comble pas : « Ils n’ont plus de vin » (Jn 2, 3). N’étant pas notre propre origine, nous ne pouvons pas être l’origine de l’autre, ni sa fin. Nous ne sommes pas responsables de l’autre dans ce qu’il a de plus fondamental : son origine et sa fin. Nous sommes tout au plus responsables de l’aider à s’ouvrir à son origine et à sa fin, non à partir de nous-mêmes, mais à partir de ce que nous avons reçu. À Cana, Marie ne fait donc que montrer le chemin : Jésus. « Tout ce qu’il vous dira, faites-le ! » (Jn 2, 5). Elle invite à la même confiance, au même laisser-faire qu’elle a vécu en répondant à l’appel du Seigneur : « Qu’il m’advienne selon ta parole » (Lc 1, 38). Elle nous invite à nous laisser conduire par l’obéissance à la parole.

Jésus donne aux servants trois commandements : « Remplissez d’eau ces jarres » (Jn 2, 7) ; « Puisez et portez-en au maître du repas » (Jn 2, 8). Remplissez ou laissez-vous remplir, recevez l’eau de la Vie, source du don, dans vos vases d’argile (2 Co 4, 7), comme Marie à l’Annonciation. Puisez à la source du don. Celle-ci n’est pas en dehors de notre humanité fragile et vulnérable. Puisez, c’est-à-dire donner à votre tour à partir de ce que vous avez reçu, même si vous ne savez pas avoir reçu. « Et portez-en au maître du repas ». C’est en portant et en donnant à goûter que les servants reçoivent la connaissance que l’eau puisée est goûtée en vin : le vin de la joie de Dieu qui célèbre la communion et donne à goûter la fraternité.

En effet, que demande un père aux fils auxquels il a donné la vie ? Avant tout qu’ils s’aiment et prennent soin de la vie des uns des autres. Plutôt que de répondre au père directement, les fils restituent le don reçu du père en donnant leur attention et leur soin à leurs frères. Ainsi le cercle du don ne peut se clore. Car tout donateur, en accueillant le don qui lui est fait (celui de la fraternité, c’est-à-dire se reconnaître fils d’un même père), à l’intérieur du don qu’il fait, se trouve déplacé de sa position de donateur. Il se reconnaît essentiellement comme donataire, comme recevant, c’est-à-dire comme fils.

Quand Jésus arrive à la noce, il est entouré de sa mère et de ses disciples (Jn 2, 1-2). Quand Jésus repart de la noce, il est accompagné de « sa mère et ses frères et ses disciples » (Jn 2, 12). D’où lui viennent ces frères ? Ne sont-ils pas les servants qui, étant entrés dans l’obéissance de la parole, comme Marie, accèdent au don de la fraternité, selon Lc 8, 11, « Ma mère et mes frères, ce sont ceux qui écoutent la Parole de Dieu et la mettent en pratique ».

Entrer dans la danse du don, nous ouvre à une double expérience : celle du consentement à la perte et celle de la surabondance, de l’inattendu de l’engendrement. Consentir à cette double expérience et au renouvellement qu’elle procure, c’est finalement faire l’expérience de la mort et de la résurrection. C’est mettre ses pas dans ceux du Christ et laisser faire de sa vie un don, une eucharistie.

Sr Valérie , CSJ, Paris

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