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Jean Fautrier, Sarah, 1943, Huile sur papier marouflé sur toile, 116 x 80,7 cm.

 

 

 

* Exposition : Les sujets de l’abstraction, 101 chefs-d’œuvre de la fondation Gandur pour l’art, Peinture non-figurative de la Seconde École de Paris, 1946-1962, au Musée Fabre de Montpellier : 8 décembre 2011 - 25 mars 2012.

 

 

Méditations carême 2012 (année B)
2ème dimanche: La Transfiguration

« Six jours après, Jésus pr end Pierre, Jacques et Jean et les fait monter sur une haute montagne, à part, seuls. Il se métamorphosa devant eux. Ses vêtements deviennent étincelants, très blancs. » (Mc 9,2-3b).

En ce deuxième dimanche de Carême, il nous est donné de contempler Jésus dans sa gloire. L’évangéliste Marc en mentionnant ce "sixième jour", nous renvoie au jour de la Création de l’homme au livre de la Genèse (Gn 1,31). Par cette clé de lecture, ne veut-il pas nous montrer la nouvelle création, cette renaissance dans l’Esprit, comme le baptême nous faisait nous reconnaître enfants de Dieu ?

J’ai choisi pour méditer cette Transfiguration de notre Seigneur, une œuvre de Jean Fautrier, datant de 1943 et témoignant d’un des moments les plus dramatiques de sa vie d’homme. C’est un portrait de son épouse Sarah, exécutée par les nazis, alors que lui-même s’est réfugié pour se soustraire à la persécution, dans l’hôpital psychiatrique de Châtenay-Malabry, où il aurait très vraisemblablement réalisé cette œuvre.

J’ai pu approcher, regarder, contempler cette peinture dans l’exposition qui s’est tenu au Musée Fabre de Montpellier* ces derniers mois. C’est une œuvre puissante, dérangeante, qui plus est, lorsque nous connaissons son histoire. Pourtant lorsque l’on s’y arrête, elle se métamorphose devant nos yeux. Ce n’est plus l’épaisseur irrégulière de la chair ni les membres déformés et tronqués qui apparaissent, mais la pudique féminité de la longue chevelure de la femme sans visage, et la lumière irradiant de sous sa peau, comme si le peintre avait voulu éterniser la vision. Le récit de la Transfiguration est inclus dans deux annonces de la Passion ; pareillement, la peinture inclut le tragique de la disparition (corps qui s’efface et femme sans visage) mais aussi sa sublimation (corps de lumière et visage universel de tous les visages de femmes). « Et toute chair verra le salut de Dieu » (Lc 3,6).

Face à l’amour, c’est toujours l’éternité qui se donne.

Sr Nathalie Le Gac, CSJ, Saint Guilhem-Le-Désert

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