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Alberto Giacometti, Diego, 1958, Huile sur toile, 81 x 65 cm,
Fine Art, Zurich.

 

 

 

 

Méditations carême 2012 (année B)
5è dimanche:
C’est de la mort que jaillit la vie!

(Jn 3,14-15)

Comme pour le mercredi des Cendres, un portrait de Diego (l’ami d’Alberto Giacometti) illustrera le verset biblique de notre méditation.

Ce dimanche, il est question de mort et de solitude : « Si le grain tombé en terre ne meurt, il reste seul. » Comme ici, sur la toile, il est question de noir ; notre regard est happé par le masque central et torturé, point qui s’avance vers nous, inéluctablement. Mais la mort n’est pas la fin. Tout autour du visage de Diego, une source rafraîchissante et une lumière venues d’en haut enveloppe le visage de douceur et de vie. En méditant ce tableau, nous comprenons que le visage et la personne ne se résument pas au graphisme noir. Il y a aussi le geste et la couleur. Il y a aussi l’immense espace du mystère de Diego, tout ce qui se voit au-delà des apparences et par le cœur, ce qui compte pour son ami et pour Dieu. Du coup, la lumière émanant de derrière le visage et dans la blancheur du vêtement pourrait être cette promesse de vie éternelle dont parle Jésus.

Quand Paul parle du mystère de la résurrection, il utilise la même image que celle lue dans l’évangile. « Toi, ce que tu sèmes ne prend vie qu’à condition de mourir. Et ce que tu sèmes n’est pas la plante qui doit naître, mais un grain nu, de blé ou d’autre chose. […] Il en est ainsi pour la résurrection des morts : semé incorruptible, on ressuscite incorruptible ; semé méprisable, on ressuscite dans la gloire ; semé dans la faiblesse, on ressuscite plein de force ; semé corps animal, on ressuscite corps spirituel. » (1Co 15,36-37.42-44).

J’aurais envie de conclure à la manière des synoptiques : « Il en est ainsi du Royaume des cieux qui est comme une graine de moutarde : quand on la sème en terre, elle est la plus petite de toutes les semences du monde, mais quand elle grandit elle devient l’arbre le plus grand ! » (d’après Mc 4,30-32). Nous voici devant le mystère de la Croix qui tient mystérieusement ces paradoxes de mort et vie, de solitude et de fruit, d’insignifiance et de grandeur mystère. Et c’est notre foi, notre attachement au Christ qui nous introduit en ce bouleversement.

Face à mort, la vie plus forte jaillit nouvelle et féconde.

Sr Nathalie Le Gac, CSJ, Saint Guilhem-Le-Désert

Carême 2012:


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