l’inquiétude stérile

Avec Thérèse de Jésus 4/5

S’il est bon d’avancer avec crainte et circonspection, Thérèse met en garde de tomber dans l’excès inverse, à savoir « Une humilité pleine d’inquiétude que le démon nous inspire au sujet de la gravité de nos fautes » (Chemin de Perfection 39,1). Ce que Thérèse décrit dans ce premier paragraphe du Chapitre 39 du Chemin de Perfection : les angoisses, l’éloignement de la communion, l’abandon de l’oraison « sous prétexte qu’on en est pas digne » et le doute sur la miséricorde, elle l’a elle-même vécu et le relate au livre de la Vie, chapitre 7, paragraphe 1 : « Bientôt de passe-temps en passe-temps, de vanité en vanité, d’occasion en occasion, j’en vins à m’exposer à de si grands dangers et à étouffer mon âme par de telles frivolités, que j’avais honte de m’approcher de Dieu par cet intime commerce d’amitié qui s’appelle l’oraison ; Un autre motif se joignait à celui-là : à mesure que mes fautes augmentaient je ne trouvais plus dans les choses de vertu le même goût, la même douceur. Je le voyais avec évidence, ô mon Maitre, si les consolations me faisaient défaut, c’est que moi-même j’étais en défaut vis-à-vis de toi. » Thérèse abandonne l’oraison pendant une année, « persuadée que c’était montrer plus d’humilité » (livre de la Vie 7,11).