Briser l’enfermement

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Des mots pour aujourd’hui

Lire le récit de Jean 8, 1-11 – la femme enfermée

05-briser-1A cause de l’endurcissement de notre cœur, le joug de la loi nous devient pesant et à d’autres s’imposent des fardeaux que nul ne peut porter… Et si nous revenions à la Règle d’or de l’Evangile : « Tout ce que vous voulez que les autres fassent pour vous, faites-le pour eux : voilà la Loi et les Prophètes » (Mt 7,12) ! Et si nous consentions à sortir du régime du permis et du défendu, autrement dit, de la dette et de la comptabilité ! Alors, nous entendrons peut-être la parole qui libère de toute condamnation : Tu n’as « de dettes envers personne, sinon celle de l’amour mutuel» (Romains 13,8). Le cœur dur, la loi de pierre, déchire le tissu de l’Alliance et disloque la réciprocité fondamentale, créatrice, des rapports entre humains.Vais-je rester dans « la prétention de ceux qui se recommandent d’eux-mêmes ; en se prenant eux-mêmes comme unité de mesure et de comparaison, ils perdent la tête » (2 Co 10,12) ? Inquisiteurs pour surplomber la vie de l’autre ; aveugles pour peser nos propres chemins ; sourds à la voix qui annonce la guérison et la joie !Ceux qui savent se tiennent debout, serrant dans leurs mains fermées la clé de la connaissance : ils forment le cercle violent et mortel de l’enfermement.

Ou bien, vais-je consentir à me tenir en ce lieu d’épreuve où j’expérimente en moi et par moi-même l’écart et la mobilité de mon propre rapport à la loi ? Qui nous délivrera des pensées totalitaires qui asphyxient l’élan du cœur ?Qui nous libèrera des jugements définitifs : forteresses muettes où expire la Parole de la grâce ?Que la loi de l’Esprit nous détourne de nous-mêmes, convertisse notre regard, clarifie l’œil de notre cœur, allège notre corps et nous guérisse de la maladie du jugement comparatif pour nous faire entrer dans la joie de la reconnaissance précieuse de l’autre, en sa faiblesse, vulnérable et relevé !

Un Chemin vers l’Ecoute05-briser-2

Contempler Jésus face à cette femme et au groupe des accusateurs ; écouter sa parole : il y a d’abord à se pencher pour que tous les regards se portent vers le bas, sur ce corps de Jésus, abaissé jusqu’à la terre de nos misères. Il y a ensuite à déchiffrer, avec les yeux de la foi, les lettres de feu inscrites par Jésus sur le sable de nos histoires : « Tu disais : ‘Le Seigneur m’a abandonnée, mon Créateur m’a oubliée’. Une mère peut-elle oublier son enfant, cesser d’aimer le fils de ses entrailles. Même si elle oublie, moi je ne t’oublierai pas. Vois, je t’ai gravée sur les paumes de mes mains ! » Il y a enfin à écouter et recevoir la parole de Jésus : c’est une pierre qui nous touche, cette première pierre qui vient briser la dureté et l’aveuglement de nos cœurs. Pierre de libération, elle défait tous nos enfermements : « Il n’y a donc plus maintenant aucune condamnation pour ceux qui sont dans le Christ Jésus. Car la loi de l’Esprit qui donne la vie en Jésus-Christ m’a libéré de la loi du péché et de la mort. » (Romains 8, 1-2)