Revenir d’Exil

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Des mots pour aujourd’hui
Lire la parabole de Luc 15, 1-32 – Le fils prodigue et le « troisième fils »

04-revenir-d-exil_3Ils sont là, au premier plan, le père et ses deux fils, tous trois revenus d’Exil mais encore au seuil du Royaume, entre le chaos du désert et la Demeure d’éternité. Le père exilé au désert de la méconnaissance des siens, revêtu de la pourpre de bienveillance et du don sans limite… Et l’aîné exilé au désert de la rigidité, dans la hauteur de son bon droit : il porte le même manteau que le père mais pour cacher aux yeux de tous 04-revenir-d-exil_2la frustration d’une soumission d’esclave… Et le « prodigue » exilé au désert de la honte, le corps meurtri, désépris de lui-même : il ne sait plus vivre debout et parler de visage à visage, à hauteur égale, au milieu des siens… Alors nous le voyons au second plan, cet inconnu qui vient du clair-obscur, de l’intérieur où nul encore ne peut entrer : c’est le troisième fils. C’est lui qui raconte la parabole car il est l’oreille et les yeux du Père en ce désert d’oubli et de malentendus. C’est lui l’Unique, la Voix du Père. Librement il a traversé le désert de l’Exil à la recherche des enfants blessés, égarés dans le chaos sauvage ; il les porte sur ses épaules et, dépouillé de sa tunique, les revêt de la robe de fête ; il les déleste de leurs fardeaux réels et imaginaires pour qu’ils soulèvent le joug léger de ta Parole et de ton attente, Père de tous… Il leur révèle ton nom véritable et les fait entrer dans la reconnaissance de ton visage : « On t’a fait savoir ce qui est bon, ce que le Seigneur espère de toi ». Ni les humiliations, ni les sacrifices surhumains ! « Rien d’autre que de vivre dans la justice, aimer avec tendresse et marcher humblement en présence de ton Dieu ».

Un Chemin vers l’Ecoute

Un chemin de contemplation évangélique pour écouter et emprunter la voie du Fils, Jésus le Bien-Aimé du Père :
Sans appui et pourtant appuyé,                                     Dans sa flamme savoureuse
Vivant sans lumière et dans la nuit,                             Que je sens brûler en moi,
Je vais me consumant tout entier…                             Vite et sans que rien ne reste
Voici l’œuvre qu’opère l’amour                                     Je vais me consumant tout entier.
Depuis que je le connais :
Que s’il trouve bien ou mal en moi,                                         (Jean de la Croix, Poème 10)
Tout devient même saveur,
Et mon âme en soi-même il transforme.