Que personne ne dise : celui-là n’est pas mon ami, mon parent, mon voisin, je n’ai rien de commun avec lui : sous quel prétexte irai-je chez lui? Que lui dirai-je ?
Il n’est pas de ta famille, il n’est pas ton ami mais il est humain, de même
nature que toi, il a le même maître, il est ton compagnon et il loge sous la même tente ; puisqu’il habite le même monde. Si en plus il a la même foi, voilà qu’il est comme un de tes membres. Quelle amitié peut former une plus grande union, que la parenté qui vient de l’unité de foi ?
Jean Chrysostome « Commentaire sur Jean » : homélie 15

« Je ne vous appelle plus serviteurs mais amis.
Tout ce que j’ai reçu de mon Père, je vous l’ai fait connaître » (Evangile de Jean)

amitie
Icône du monastère de Baouit en Moyenne Égypte. Datée du VIIIe siècle. Le Christ (reconnaissable aisément à son nimbe portant une croix) et l’abbé Ména, le supérieur du monastère à cette époque.

À tous il nous est donné de vivre une amitié avec le Christ. Ce n’est pas pour rien qu’il nous dit dans l’Évangile : « Je ne vous appelle plus serviteurs, je vous appelle amis. » Il dit à chacun : tu es tout proche de Dieu, et cela pour toujours.
Même si notre foi est toute petite, même si nous avons l’impression que le doute est fort en nous, Dieu ne cesse de chercher notre amitié.
Il y a ici une icône qui exprime cela, l’icône de l’amitié. Elle est du huitième siècle et vient d’Egypte. Nous y voyons le Christ mettre sa main sur l’épaule de son ami pour marcher avec lui, pour l’accompagner.

Tous, nous pouvons nous reconnaître dans cet ami du Christ. Si, ressuscité, le Christ est invisible à nos yeux, nous pouvons pourtant nous confier à sa présence. Il accompagne chaque être humain sans exception. Regarder cette icône, c’est déjà une prière qui nous unit à Dieu.

Et cette amitié du Christ nous la vivons aussi entre nous. Le Christ nous réunit dans une seule communion. Elargissons alors cette amitié, dépassons les séparations qui demeurent !

Face aux déchirements que connaît notre monde, beaucoup poursuivent courageusement la recherche de réconciliation et d’apaisement. Pour ceux-là, il s’agit de tenir à cette espérance : le lien de l’amitié dans le Christ est plus fort que les divisions. Il est des chrétiens qui ont payé de leur vie cette conviction de la foi.

Quand nous prenons conscience de l’amitié que Dieu a pour chacun de nous, nous découvrons un nouveau courage pour élargir notre amitié à tous ceux qui nous sont confiés et en particulier aux personnes les plus vulnérables, exclus ou abandonnés.

(D’après une méditation du Frère Alois, de Taizé, 2008)

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