5 L’amour

Avec Thérèse de Jésus 5/5

Au chapitre 40 du Chemin de Perfection, paragraphe2, Thérèse insiste : « L’amour et la crainte de Dieu… ce sont là deux places fortes qui tiennent en échec le monde et les démons. Ceux qui aiment Dieu véritablement, aiment tout ce qui est bon, veulent tout ce qui est bon, favorisent tout ce qui est bon, louent tout ce qui est bon, se joignent toujours aux bons, soutiennent et défendent les bons, aiment uniquement ce qui est vrai et digne d’être aimé. » C’est parce que nous nous reconnaissons aimés de Dieu que nous sommes entrainés en retour à aimer.

Mais pour se savoir aimé de Dieu, et ce malgré nos fautes, encore faut-il oser le laisser nous tenir compagnie, d’où l’insistance de Thérèse à ce que l’âme ne s’écarte pas du chemin de l’oraison : « Si donc le Seigneur a supporté tant de temps une créature aussi misérable, si, comme il est visible, il m’a fait trouver dans l’oraison le remède à tous mes maux, quelle âme, pour mauvaise qu’elle soit, peut avoir sujet de crainte ? » (Livre de la Vie 8,8).

C’est par le chemin de l’oraison que la véritable humilité se forme en l’âme lui donnant de connaitre sa misère sans désespérer. La véritable humilité « ne cause ni inquiétude, ni trouble, ni bouleversement ;… elle ne trouble ni ne resserre l’âme, elle la dilate au contraire et la rend plus apte à servir Dieu. » (Chemin de Perfection 39,2). Dans le cas contraire, Thérèse nous invite à voir là un piège du malin. « Quand vous serez dans cet état, détournez votre esprit, le plus possible, du souvenir de votre misère, et dirigez-le sur la miséricorde de Dieu, sur le grand amour dont il nous aime, sur tout ce qu’il a souffert pour nous. » (Chemin de Perfection 39,3). Quand la tempête fait rage, il n’est plus question de faire le compte de nos actions, d’examiner notre conduite, de s’inquiéter de ceci ou de cela, mais fixant le phare, le Christ-lumière, « l’âme ne doit pas se laisser aller à la frayeur ; elle doit se confier à la miséricorde de Dieu, qui est fidèle et qui ne permettra pas au démon de la tromper. » (6 Demeures 3,17).