CHRIST ROI ou CHRIT du …?

CHRIST ROI ou CHRIT du ROYAUME ?

Logiquement, un Roi est adulé de tous. Sa légitimité devient un triomphe.. ! Mais l’Evangile de ce Dimanche nous présente 3 condamnés suspendus à une Croix ! Trois condamnés sans nom. Seul celui du centre a une pièce d’identité :  » Roi des Juifs ». Mais c’est par dérision. Pour rire… Ce sont ces 3 condamnés à mort qui seront livrés aux moqueries, aux sarcasmes des spectateurs venus à la « représentation ». Trois prisonniers que les soldats insultent (peut-être pour se faire bien voir de cette foule de Juifs indociles !), tous les spectateurs braillards indifférents aux larmes, au silence de celles et ceux qui ne comprennent pas pourquoi celui qu’ils aiment, en qui ils avaient confiance, est destiné à la mort. Quelques femmes sans doute et une Mère qui ne comprend pas pourquoi on tue son enfant… Et enfin, dressées sur la colline, 3 hommes sur 3 croix… De chaque côté du « Roi des Juifs », 2 taulards comme on dit aujourd’hui… Condamnés au supplice le plus cruel. La  Justice a parlé….

L’un d’eux, on ne sait pas pourquoi, on a décidé que c’était un MAUVAIS LARRON , comme si le fait d’être un malfaiteur ne suffisait pas !! Bien sûr, il se fâche et appelle au secours mais c’est parce qu’il a peur ! Parce qu’il sait que ça finira mal pour lui, même s’il le « mérite » aux yeux de la loi. C’est la colère et le cri d’un homme désespéré, prêt à tout pour survivre, et qui ne comprend pas que le « faiseur de miracles » dont il a entendu parler ne fasse rien pour eux… Non cet homme n’est pas un « méchant ». Seulement un homme qui a gâché sa vie et sait qu’il n’y a plus d’espoir pour lui… Jésus respecte cette colère. D’ailleurs il ne répond pas… Quand un homme souffre, il n’entend plus que sa souffrance… D’ailleurs, curieusement, ce n’est pas Jésus qui va l’apaiser, mais son compagnon de misère !

Lui, on dit que c’est le BON LARRON… C’est sûrement vrai. Mais c’est un criminel comme son compagnon. D’ailleurs il ne le nie pas : « Pour nous c’est normal, mais Lui, Jésus n’a rien fait de mal… ». Il ne cache pas son passé de meurtrier. Il ressent le même désespoir que son compagnon d’infortune.. Pourtant il n’a pas de colère. Il ne demande pas de miracle. Il demande seulement à Jésus ne ne pas l’oublier. Au moins au moment de mourir il saura que quelqu’un le regarde avec respect… « Souviens- toi de moi dans ton Royaume, toi qu’on dit le Roi des Juifs ».

L’autre larron ne dit plus rien. Apaisé ? Et pourquoi pas ? Ces 2 hommes viennent nous rappeler qu’il y a, qu’il y aura toujours un espace secret en tout être humain révélant que quelque chose en chacun n’est pas tout à fait abîmé et mérite d’être respecté… Les gens qu’on appelle « Visiteurs de Prison », les Services qui viennent à la rencontre des malades dans les espaces hospitaliers, celles et ceux qui, sans éclat se rendent proches, attentifs , respectueux, attentifs…, Tous le savent bien.

Et puis il y a le TROISIEME CONDAMNE… Celui qu’on dit « Roi » ! Mais pas ce Royaume de pouvoirs, de violences, d’injustices comme le sont trop souvent les royaumes de notre histoire humaine. Alors il dit :  » Tu seras avec Moi dans le Royaume. » . Avec son compagnon peut-être ? Pourquoi pas ?… Jésus dit que c’est son PARADIS ! Ce Royaume qu’Il a invité à construire pendant ses 3 ans de paroles et d’attention aux Hommes. Sur la Croix, il réconcilie la part mauvaise de l’Humanité (le « mauvais Larron »!) et la part riche en bonté de cette même Humanité (le « bon Larron!). C’est à cette Humanité toute entière, que le Royaume est promis, offert, mais qui reste aujourd’hui à faire naître, advenir, « par nos mains, par nos cœurs, par toute notre vie… »

Texte : Jean Bosset
                                      Illustrations : Aude Bellanger

 

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