IL Y AVAIT UN HOMME …

IL Y AVAIT UN HOMME RICHE…

C’est la seule phrase que j’ai retenue ce dimanche… Jésus ne dit pas : « Il y avait UN riche » dans son histoire. .. Il dit « Il y avait un HOMME- RICHE »… La nuance est belle… : C’est son habitude : Jésus ne définit pas quelqu’un à partir de ce qu’il possède. Le jeune homme riche de l’Evangile est parti trop vite avant que Jésus ne s’explique. Ce n’est pas une malédiction d’être riche. Ni même une faute… On peut être riche par héritage, parce que les circonstances ont fait que l’on est à l’abri du besoin, par économie ou même par hasard ! Il n’en est pas de même de celui que l’on dit « NANTI » comme le personnage des textes de ce dimanche…. De Riche cet homme est devenu un nanti. Il ne vit que pour posséder, acquérir : il est devenu un coffre-fort ambulant.

Nous sommes tous riches de quelque chose. Même de notre pauvreté parfois, lorsqu’elle transforme en juge de la « richesse » de l’autre. Cette page que je vous livre ce soir, m’est venue à la suite d’une remarque (pas méchante bien sûr) de quelqu’un au cours d’une conversation. Parlant des « gens » de leur quartier ils disaient : « Quand on n’a pas les moyens (?) on ne se permet pas de partir en Vacances…. ». Au contraire ! : ça m’a échappé… Mais je persiste et signe. Bien sûr que vos voisins mangeront un peu plus de patates que de viande en sauce, bien sûr qu’ils se serreront la ceinture comme on dit. Mais ils choisissent -sans le savoir peut-être d’ailleurs- de retrouver tout ce qui leur a manqué au long des mois, des semaines, d’une année.. Jour après jour, parents et enfants, couraient dans tous les sens, au travail ou à l’école, avec leur lot d’inquiétudes, de craintes, de soucis… Retour tardif à la maison, départ bousculade le matin, faire ceci, ne pas oublier, prévoir le dentiste, la visite du petit dernier, les courses, la maison à entretenir, les pleurs du gamin, le visage trop fermé ou tendu du grand garçon, de la grande fille… Bref : la vie quotidienne en somme. Sans compter les aléas ; la maladie, les incidents imprévus, les tensions avec les voisins… Et pourtant, il y a tant de richesses dans cette vie qui est la leur et ils ne doivent absolument pas les perdre : voilà pourquoi leur petit temps de « vacances » est nécessaire, indispensable. Seulement, le va et vient du quotidien, la vie trépidante d’aujourd’hui, les ont mis comme en veilleuse…

Alors pendant quelques jours, ils vont retrouver ces RICHESSES là . Le temps de se parler, de s’écouter, de jouer ensemble, de passer du temps sans courir dans toutes les directions, Se côtoyer, se redécouvrir même, partager les tâches indispensables. S’aimer en somme… Mieux : s’aimer autrement, avec plus d’attention, de souci de l’autre. Ce ne seront sans doute pas de grandes expéditions – car ils ne sont pas des « nantis » ! – mais ils seront heureux de refaire le plein de ces richesses qui tissent leur vie, ces petites choses qui font du bien et permettent de tenir bon d’autres jours à venir. Leur « trésor » en somme.

Etre soucieux de garder ce « trésor » nous grandit. Amasser pour amasser, dit l’Evangile, ne fait pas de nous des vivants. Nous risquons de devenir des aveugles qui ne savent plus bien les choses jolies qui vivent en chaque chose, comme chantait Jacques Brel… Un brin d’insouciance pendant quelques jours est une vraie qualité je pense. Etre déraisonnable de temps en temps, sans se triturer les méninges en se demandant pourquoi on vit, c’est peut-être une forme de sagesse… Non ?

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