Jour 18

« Tout le peuple répondit d’une seule voix ; ils dirent :
toutes les paroles que le Seigneur a prononcées,
nous les mettrons en pratique »
 (Ex 24, 3b).

Cette parole de la Bible reçue et partagée ce matin ensemble, nous l’avons vécue pleinement lors du vote des Actes du chapitre. À l’unanimité, les textes ont été votés : comme les disciples, nous étions une seule âme et un seul cœur, au service de la volonté de Dieu,à l’écoute de l’Esprit pour nous aujourd’hui, carmélites de saint Joseph. Nous étions portées par le silence, par la prière, les mains « vides » recevant la parole d’un Autre, des autres.

À midi, nous avons partagé la table avec P. Jean Bosset, en rendant grâce pour la présence et l’accompagnement du P. Remi et de Asun, pour ce chemin parcouru ensemble, pour cette fraternité partagée dans la simplicité et la vérité. Nous formons ensemble une communauté « en marche », chacune dans ce qu’elle est, dans ce qu’elle porte dans son cœur, selon sa culture, unies par une force qui vient d’en-haut, une force qui envoie, qui appelle à une sortie de soi continuelle pour rejoindre les périphéries de notre monde.

L’après-midi, nous avons clôturé le chapitre par une célébration liturgique, une célébration d’envoi qui redit la Parole pour l’écouter de nouveau, l’intérioriser pour la redire et l’annoncer.

Comme Moïse, nous étions « déchaussées » devant le buisson ardent, devant ce mystère qui nous dépasse. Nous avons fait un détour pour contempler cette flamme qui brûle sans être consumée, qui dit que Dieu EST, et cela suffit.

Le message de notre Prieure Générale sœur Marie-Hélène a rappelé la dynamique de notre vocation comme carmélites de saint Joseph, à la suite du Christ. À l’exemple du prophète Elie, et de la Vierge Marie, fleur du Carmel, nous sommes appelées plus que jamais à « demeurer dans la Parole » avec un cœur pauvre, qui écoute, qui croit.

Ayant sa source sur une montagne, le Carmel Vigne de Dieu est donné à l’Eglise et au monde comme le buisson ardent de la Présence. Nous y avançons en sœurs, avec la soif de l’âme qui habite la prière et l’ardeur de l’apôtre, dans le sillage du prophète Elie passionné de Dieu vivant et de Marie Fleur du Carmel.

 À l’image de notre Congrégation, la célébration a représenté tous les pays et les régions là où nous sommes implantées par les symboles portés comme offrandes et déposés aux pieds de l’autel, par les différents chants de plusieurs langues, et par une communauté d’Eglise réunie dont sa prière est une épiclèse sur le monde.

Puis, un geste d’envoi a été posé : chaque sœur a tiré le nom d’une autre en lui donnant une Parole d’envoi : nous étions émerveillées par l’œuvre de l’Esprit qui a soufflé et qui a fait porter une Parole unique et personnelle à chacune selon ce qu’elle est et selon sa mission à laquelle elle est destinée. Oui, nous recevons notre envoi de l’Autre, des autres ! une parole de vie qui nous éclaire, nous ramène à l’essentiel et nous pousse en avant.

Cette clôture n’est qu’un commencement. Comme à l’annonciation, nous sommes appelées à porter la Parole et chaque partage, pour que chaque mot partagé soit un « porteur du Verbe », pour que chaque rencontre soit une Visitation, et chaque annonce, un témoignage de Vie, un don de soi jusqu’au bout !

Que le Oui de Marie à l’Annonciation vienne réanimer la flamme du Oui que nous avons prononcé le jour de nos vœux au Carmel, en Église, pour devenir les témoins fragiles et ardents, audacieux et tremblants, de Jésus Christ Seigneur « humilié sur le bois de la croix et exalté à la gloire du Père. »