PAR LA PETITE PORTE…
Au temps de Jésus, chaque jour, des centaines de gens entraient par la GRANDE PORTE des villes : charrettes, bêtes et gens, se bousculaient, se poussaient sans ménagement souvent ! Embouteillages, cris et bruits résonnaient toute la journée… Par contre, les « retardataires », le soir, entraient discrètement par une PETITE PORTE, sur le côté…
Aujourd’hui on connait les pénibles retours des travailleurs par les GRANDES PORTES des périphériques… Klaxons, incidents… Ou la ruée des « supporters » lors des rencontres sportives. Personne ne connait personne, personne ne fait vraiment attention à personne…
Mais que sont devenues les petites « PORTES » ? J’aime à imaginer qu’elles ont la forme de nos 2 OREILLES… Reliées directement au « COEUR » évidemment!. Par contre, on ne peut y accéder qu’avec l’accord de l’autre, sans piétiner son intimité, avec une sorte de trousseau de « CLES » un peu spéciales… Car celui ou celle qui a le cran de s’approcher et nous demander d’être à l’écoute, parce qu’ils sont inquiets, désemparés, désireux de se confier, de poser leur fardeau, – « sentent » aussi que rien ne se passera si l’oreille dont ils ont besoin n’est pas vraiment prête à écouter. Attentive, sans à priori, sans jugement… Alors forcément oui, des « CLES » sont nécessaires, indispensables même : une grande délicatesse pour ne pas envahir le jardin secret de l’autre, une grande pudeur, pour ne pas blesser, forcer, gêner, heurter le courage de celui qui a envie de sortir de son tunnel… Un grand respect pour ne pas piétiner leur « jardin secret » . Même si c’est un familier, sa femme, son compagnon, son ami(e), son enfant, son adolescente… On ne joue pas avec l’espace privé et toujours mystérieux de quelqu’un. Bien sûr, on peut se sentir un peu maladroit parfois! Alors on va se taire un instant. Un silence/écoutant est souvent une belle façon de renouer le dialogue… Il n’y a pas de pancarte « Entrée Libre » sur le chemin qui conduit aux confidences de quelqu’un : chacun a le droit de fermer sa porte sans explications… Une autre fois peut-être ? Patience…
Oui, patience et discrétion… Ceux qui osent se confier à nos oreilles ne sont pas nos « propriétés, nos « biens »… C’est toujours celui ou celle qui a pris l’initiative de nous parler qui saura s’il accepte de se dire, de partager, s’ouvrir, révéler une blessure, se sentir assez bien pour enfin être libéré d’un lourd fardeau, d’un secret enfoui dans une enfance lointaine, un présent douloureux,. Il y a des blessures et secrets qui ont besoin d’être enfin amenés au grand jour… Oui nos contemporains ont besoin souvent d’une oreille et d’un cœur écoutant…
Croyant comme d’autres parmi vous peut-être, j’aime me plonger dans les Evangiles pour y chercher le secret de ce petit trousseau de clés à propos des « petites portes » d’entrée dans le jardin d’un autre…. ! Il y a JESUS : sa délicatesse envers la prostituée, sa patience avec la femme de Samarie, son humour avec le brave Zachée croyant ne pas valoir grand chose, sa discrétion pour sortir de la honte et du désarroi les amoureux des Noces de Cana, son tact pour ne pas obliger le jeune homme riche à lui faire confiance ? sa patience avec la brave femme de Samarie ;;;… Et puis , ces petites phrases dans l’Evangile de Matthieu appelées les BEATITUDES (chapitre 5)… nous invitant à cultiver, entretenir un cœur disponible, sans prétention, à préférer la douceur pour ne pas piétiner la vie de l’autre avec nos gros souliers, le souci de ne jamais humilier celui qui est meurtri, la disponibilité pour apaiser…
Pour finir, une belle confidence de Jésus lui même dans le Livre appelé Apocalypse : » Voici que je me tiens à chaque porte et je frappe. Si quelqu’un veut se confier à Moi, s’il m’entend, alors j’entrerai chez lui, je resterai avec lui, je partagerai mon repas à sa table… ». Sans vouloir l’imiter, nous avons le droit d’en faire comme une « devise » quand quelqu’un viendra nous dire soudain : » Tu as un moment ? J’ai besoin de toi. Je voudrais te parler… ».
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