FAIM
Les disciples eurent faim ! Une faim bien humaine qui les tenaille en chemin, et ils profitent de la traversée d’un champ entre deux prêches de leur maître pour grappiller quelques épis de blés, et les manger. C’est ce geste bien anodin qui va alimenter une controverse sur le permis et défendu, car le jour du sabbat, on ne doit pas travailler, donc on ne doit pas cueillir… quitte à souffrir de la faim et défaillir en chemin ?Jésus n’argumente pas, ne justifie pas leur geste, mais il expose dans l’écriture une autre transgression, celle du roi David et de ses compagnons, qui ont mangé les pains de l’offrande de la maison de Dieu, destinés aux prêtres seulement. Un geste peut-être encore plus sacrilège, puisque touchant au sacré de l’offrande. Les pharisiens ne lui répondent pas. Et Jésus de conclure : « Le Fils de l’homme est maître du sabbat ». La loi est au service des hommes, et non pas l’inverse. Jésus ouvre à la liberté, au dialogue entre la Loi et l’Esprit qui rend libre. Jésus nous invite à creuser notre foi, à ne pas regarder comme les pharisiens qui s’en tiennent aux apparences et aux préceptes, sans bon sens, sans deviner les forces de vie à l’œuvre. Jésus attend de ses disciples, comme de ses détracteurs, de dépasser le débat moralisateur qui cache une autre faim, « la faim et la soif d’entendre les paroles du Seigneur » (Am 8,11), celle qui dépasse les pains et les épis, celle qui est nourriture pour la vie éternelle.
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