« Soyez sans crainte; vous valez mieux qu’une multitude de de passereaux » (Lc 12,7).
Au milieu d’un monde en pleine tourmente, cette parole de Jésus résonne comme un murmure doux dans la tempête.
L’homme a souvent peur du pouvoir des autres, du mal et de la mort, mais le Seigneur montre à ses disciples la seule crainte qui soit juste : « Ne craignez rien de ceux qui tuent le corps et après cela ne peuvent rien faire de plus » (Lc 12,5).
C’est une crainte sainte, née de l’amour : la crainte de perdre Dieu, de perdre la source de la vie et la lumière de l’âme. On pourrait dire que la plus grande peur de l’homme, c’est de perdre l’amour de Dieu. Jésus ne protège pas ses disciples en les soustrayant à tout danger, mais par une présence d’amour.
Il leur révèle que Dieu est un Père :« Même vos cheveux sont tous comptés » (Lc 12,7).
Rien, dans leur vie, n’échappe au regard de Dieu. Même les choses les plus petites, les plus ordinaires « Pas un entre d’eux n’est oublié devant Dieu » (Lc 12,6) sont précieuses à ses yeux. Dans cette lumière, la peur se transforme en confiance.
Le disciple peut marcher dans le monde, souffrir, être incompris ou persécuté, mais son cœur demeure en paix, car il sait qu’il est gardé par Celui qui a compté jusqu’à ses cheveux.
Comme le dit le Psaume :
« Même si je traverse les ravins de la mort, je ne crains aucun mal, car tu es avec moi » (Ps 23,4).La protection de Jésus ne consiste pas à écarter la tempête, mais à donner le courage de la traverser avec une foi inébranlable. Il est le gardien de nos âmes, « Celui qui ne sommeille ni ne dort, le gardien d’Israël » (Ps 121,4). Ainsi, au cœur des incertitudes de la vie, l’appel du Christ demeure :« N’ayez pas peur. » Car celui qui sait qu’il est aimé, vu et gardé dans le regard de Dieu, ne tremble plus devant le pouvoir des ténèbres, mais vit libre dans l’amour.