Luc 17, 20-25

Le Royaume improbable et cependant certain…

Les pharisiens aimeraient bien un Royaume qui ressemblerait à celui qu’ils désirent : un Royaume qui leur donne raison, un Royaume où ils seraient peut-être les détenteurs du pouvoir, où ils confisqueraient la sagesse, prouveraient au reste du monde qu’ils possèdent la vérité. Souvent ne désirons nous pas également que les évènements nous donnent raison ? Ces leaders juifs de l’époque espéraient un Messie glorieux. Au lieu de cela, Jésus leur en présente un qui doit « souffrir beaucoup et qui doit être rejeté par cette génération » (17:25). Ceci veut dire que Jésus lui-même est un scandale. Il est le centre de cet improbable royaume car il en est le roi improbable. Ce Royaume est décidément aussi étrange que son roi, rempli de bizarreries et de surprises ! Vient ajouter à la perplexité que ce « Royaume n’est pas observable »… mais Il « … est au milieu de vous » !

Vitrail de la Chapelle de Béthanie en Égypte

Ne serait-ce pas parce que en Jésus, nous trouvons le sens profond the cette proclamation selon laquelle «le Royaume de Dieu serait parmi nous» (17:21)? Ce Royaume est parmi nous et son roi en est l’épicentre. Ne serait-ce pas une manière de dire que le Royaume de Dieu n’est pas à l’extérieur de nous mais en notre centre ? Certes nous pouvons en trouver des traces, des faisceaux d’indices dans le monde qui nous entoure, mais tout cela nous ramène en un lieu unique en nous, en ce centre où nous avons à nous rendre pour rencontrer Celui qui nous initie et nous montre ce qu’est le Royaume : pas hors de nous mais en nous et se déployant entre nous. Car ce Royaume est « dilatant » et c’est cela le signe de sa présence, il nous oblige non pas à nous replier sur nous-même mais à sortir ! Ce n’est qu’à cette condition que nous pouvons être renvoyé en notre centre, en ce lieu où nous sommes « monos » (terme qui ne signifie pas seulement « seul », qui signifie aussi « un » et « unifié »). Et pour nous recentrer, il nous faut entendre à chaque fois cette question « où es-tu ? » à laquelle, si nous répondons par la peur (Gn 3:9), où par l’absence de confiance, par la jalousie ou l’infidélité, c’est que nous avons perdu notre centre, ce Royaume qui nous est ouvert à la fois comme un aujourd’hui et comme une promesse. Lieu d’où je peux répondre « je suis là », là où je dois me tenir, là où je suis envisagé dans l’amour et où je peux envisager Celui qui m’unifie, qui me donne de m’unifier. Il vient ce « Prince de la vie » (Ac 3 :15), à chaque instant, tenons-nous éveillés à sa venue en nous et entre nous !

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