Matthieu 13, 1 – 9

Tous les amateurs de jardinage trouveront très étrange ce semeur qui sème à tout vent, sur le bord du chemin, pas dans le champ !, sur les pierres, dans les ronces… et heureusement quand même, sur la bonne terre.

Cette parabole du semeur m’a été longtemps étrangère jusqu’au jour ou j’ai lu :  » Dans la Palestine ancienne, on sème d’abord, on laboure ensuite, d’où dans la parabole, ces différents terrains avant que le labourage ne recouvre la graine.  »

Original, ce semeur qui sème partout, sans souci du terrain. Cette histoire que raconte Jésus, c’est celle de Dieu. Il fait lever son soleil sur les bons comme sur les méchants. Dieu ne s’est pas créé un groupe de religieux dévots, moraux, obéissants, sa Parole est confiée à tous, quelles que soient leurs convictions religieuses.

Cyrus, le Perse, est le messager du Seigneur lorsqu’il permet aux Juifs de rentrer dans leur pays.
Jésus cite un centurion romain et une syro-phénicienne comme modèles de la  » foi « , eux qui n’étaient pas monothéistes.
Gandhi, hindouiste, lisait les Béatitudes lors des meetings pour l’indépendance de son pays.
Nombre de nos contemporains admirent Jésus, sa vie, ses actes, ses paroles, même s’ils ne partagent pas son espérance d’un Père aimant.

Depuis deux mille ans, si le semeur divin ne donnait pas largement la semence de justice, de vérité, d’écoute, de bienveillance,
François d’ Assise ne serait pas levé  » pour réparer  » son église tombée dans les scandales de l’argent, du pouvoir et du sexe, Jean XXIII, ce prélat élu pape pour ne rien changer, n’aurait pas ouvert les fenêtres de la vieille demeure romaine.

La semence germe toujours, lorsque des mères veillent sur les écoles de leurs quartiers les nuits de violence, lorsque des soignants sont à l’écoute de ceux qui souffrent, malgré leurs difficiles conditions de travail, lorsque des jeunes sont séduits par la Bonne Nouvelle du Nazaréen et y trouvent des raisons d’espérer.

Heureusement que Dieu, inlassablement, sème son espérance à tous les vents, sur tous les sols, sinon je ne vous écrirais pas ces quelques mots et nous aurions oublié la Beauté de la Vie qu’Il nous donne.

Jacques Thierry, prêtre à Hérouville St Clair

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