Le Désir
Ou l’enfer de l’identique
De Byung-Chul HAN
Il s’agit d’un livre de philosophie, c’est vrai, mais il est heureusement petit (125 pages) ! Il est aussi accessible, agréable, déroutant et réconfortant en même temps.
Je n’en ferais certainement pas une critique, mais je vous partage volontiers quelques passages, ce qui, à mon avis, est plus efficace pour vous donner envie de le lire. Le livre est composé de deux parties. La première, la plus longue, intitulée « Le désir », comporte huit articles (Melancholia, Pouvoir ne pas pouvoir, La vie nue, Porno, Fantasme, Politique de l’Eros, La fin de la théorie). Dans la deuxième, l’auteur se présente à partir de six mots-clés (Parcours, exploitation de soi, Positivité, Culture digitale, Transparence, Shanzhai). Huit titres, six mots-clés !
Melancholia
« L’Éros vise l’autre, au sens emphatique, qui ne se laisse pas récupérer dans le régime du moi. Dans cet enfer de l’identique dont la société actuelle porte de plus en plus les traits, il n’y a donc pas d’expérience érotique. Celle-ci suppose l’asymétrie et l’extériorité de l’autre. Ce n’est pas un hasard si Socrate, en tant qu’amant, porte le nom d’atopos. L’autre, que je désire et qui me fascine, est sans lieu » (p. 16).
Pouvoir ne pas pouvoir
« L’auto-exploitation est beaucoup plus efficace que l’exploitation par un tiers, parce qu’elle va de pair avec le sentiment de la liberté. L’exploitation devient ainsi possible sans même avoir recours à la domination. (…). Tu peux engendre même plus de contrainte que tu dois. La contrainte que l’on s’impose à soi-même est plus fatale que la contrainte imposée par autrui. » (p. 30-31).
Porno
« Ce qu’il y a d’obscène dans le porno, ce n’est pas un excès de sexe, mais le fait qu’il est sans sexe. » (p. 59).
Etc…
Sr Ghada, communauté de Paris
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