Sacrifice ou fidélité ?

Il est un texte de l’ancien testament qui nous choque profondément, l’histoire de sacrifice avec Abraham et son fils Isaac. ( genèse 22 ) Comment Dieu qui a promis ce fils au vieux couple de nomades pourrait il demander maintenant qu’il soit tué ? A toute époque, des enfants ont été sacrifiés sur les autels des religions. Or, ce texte raconte la fin du sacrifice : «  Ne porte pas la main sur le garçon. Ne lui fais aucun mal.  » Dieu interdit de faire mourir des enfants !

 » L’audace du récit est d’attribuer à Dieu lui-même l’ancienne imposition. Comme si Dieu disait : c’est toi qui m’as fait cette image cruelle, mais je suis venu l’habiter parce que je ne pouvais pas t’en délivrer autrement.  » ( Paul Beauchamp. Cinquante portraits bibliques, Seuil. )

Dieu ne veut pas des sacrifices mais de la confiance, de la bonté, de l’écoute, de la justice, tous les prophètes le proclament. Chassons de notre langage de foi ce qui contredit la volonté de Dieu. Dieu n’a pas sacrifié son Fils sur une croix pour nous sauver, cela voudrait dire que lui-même sacrifie son enfant !!! monstruosité et hérésie !

Jésus ne s’est pas sacrifié, il a été fidèle. pourquoi utiliser ce langage à propos de la croix de Jésus ? Personne ne dit qu’Alexis Navalny s’est sacrifié, il est resté fidèle à son combat pour la justice et la paix. Le langage religieux du sacrifice n’est pas celui du Dieu de Jésus.

Lors d’un moment privilégié,  » extraordinaire « , que nous nommons la transfiguration, Moïse et Elie, les deux plus grandes figures juives à l’époque de Jésus  » rencontrent  » Jésus. Pierre, témoin de cette scène, perd ses repères. Comment le Galiléen de Nazareth peut il être en pareille compagnie ? Marc nous dit que Pierre est effrayé et qu’il ne sait plus quoi dire. Il propose de monter trois tentes pour  » mettre la main sur ce moment inimaginable « .

Nous sommes souvent comme Pierre, nous n’avons pas les mots ou nous n’osons pas les avoir pour dire l’espérance de la rencontre avec Dieu. Nous sommes bouleversés par un pardon inattendu, une prière où Dieu semble si proche, le courage et la liberté de croyants, tels Jean Marc Sauvé, Véronique Margron qui ont osé écouter celles et ceux qui étaient victimes de prêtres.

Tout à coup, c’est comme si le Seigneur sortait de nos chapelles, de nos définitions et qu’Il était là où nous ne l’attendions pas, comme Pierre et tant d’autres.

Jacques Thierry,

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