L’enseignement que Jésus vient d’achever place les disciples devant un choix crucial. Certains adoptent une attitude de rejet : murmure, incrédulité, abandon. D’autres confessent leur adhésion. En réalité, seul le don de l’Esprit transmis par les paroles de Jésus permettra d’accéder à la foi !
Dans ce texte de l’évangéliste Jean, nous voyons les douze, questionnés sur la solidité de leur confiance en Jésus, se trouver un porte-parole en la personne de Pierre. « Seigneur, à qui irions-nous ? Tu as les paroles de la vie éternelle. » Cette reconnaissance ne peut advenir sans celui-là même, le Seigneur dont il accepte de tout recevoir, Autre qu’il laisse advenir, se révéler, Autre à qui il s’abandonne.
A qui irions-nous ? Toutes et tous, nous avons à vivre en vérité la dépossession de notre quête, vivre une ouverture de pauvre qui attend quelqu’un, vivre l’acceptation de ne pouvoir exister seul et trouver notre joie en ce consentement et cette reconnaissance.
Comme Pierre, nous avons à nous situer en ce lieu de foi pour tout recevoir, tout espérer du Christ, être ouvert au mystère de Dieu qui ne peut que s’accueillir en pauvreté, dans la pudeur d’une écoute patiente d’autrui qui le laisse être avant de vouloir le comprendre. Alors nous recevrons du Père le Christ en son humanité, pauvre et vulnérable, lui-même offert et reçu en ces (et ses) signes, le pain et le vin, qui symbolisent pour tout homme le quotidien, l’indispensable, le vital, ces signes qui ne nous parlent que par l’Esprit et par la Parole. Signes à la fois attirants et opaques, proches et distants, certitude et mystère de foi.
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