Mais quelle histoire ! Par où commencer à la raconter à qui ne l’aurait jamais entendue ? Celui qui nous la transmet depuis plus de 2000 ans n’est pas avare de détails, et la situe avec précisions de temps et de lieu. Et les protagonistes ont tous des noms propres qui explosent de sens. Aujourd’hui, nous n’avons qu’à les écouter, à les accueillir.
Zacharie — « le Seigneur se souvient » suggère qu’on se trouve peut-être en train de sortir d’amnésie. Qui a peut-être oublié ? Dieu ? Le peuple ? Le grand-prêtre ? Ce dernier a une femme, Élisabeth : « Mon Dieu est-il une promesse, une plénitude ? » Couple « irréprochable sous le regard de Dieu ». Mais… il lui manque ce qui est joie pour des époux : un enfant.
Un soir, un ange vient bouleverser le cours habituel de la prière et trouble profondément Zacharie. « N’aie pas peur » ! C’est l’indicatif de Dieu quand il se fait proche. Une bonne nouvelle aux multiples facettes, la réalisation d’une espérance, celle d’un homme, d’une femme, mais aussi celle d’un peuple.
Un fils qui aura pour nom Jean, « grâce de Dieu ». Il sera joie et exultation. Son destin sera d’être un éclaireur sous le regard de Dieu, un réconciliateur et un artisan au service de la formation d’un peuple.
Est-ce bien possible ? Les circonstances n’inclinent pas à croire cela. Alors un signe, un nom, celui du messager : Gabriel, « homme de Dieu ou Dieu est fort ».
Pour accueillir cette nouvelle trop grande, ne doit-on pas entrer dans le temps du silence, se taire pour que l’espérance puisse croître et trouver un endroit propice à son épanouissement, un lieu où semer ? Laisser un temps de suspension afin que la bénédiction revienne et se déploie en surabondance. Ne pas craindre l’incompréhension, se laisser bousculer dans ses trop petites certitudes qui sentent le moisi et le renfermer.
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