A la lecture de ce passage, il serait facile de se laisser gagner par la peur : la peur de ne pas en faire assez, de n’être pas assez vigilant (v39-40), de n’être pas suffisamment fidèle à la mission confiée (v42). Parce qu’il y aurait une récompense ou une punition à recevoir (v43.47) ?
Et si l’attention portée moins sur ce qui est à faire que sur ce qu’il y a à vivre ? Quel Maître sert ce serviteur ? Quel est son service ? Il est le serviteur d’un Maître qui va venir (v40.43) ; sa venue est certaine, mais il ne sait pas quand. Dans cette attente, il est au service du vivre-ensemble ; il est appelé à nourrir la vie en relation (v42), non à s’approprier ou à maitriser cette vie (v45).
Son service a peut-être aussi à prendre sa source non dans ce qu’il y aurait à attendre mais dans ce qui est donné (v48). Peut-être devient-on serviteur en quittant le terrain de la peur, du calcul, de la projection imaginaire de l’après pour s’ouvrir à l’espace de la gratitude dans l’ici et maintenant ?
Un commentaire
L’Évangile d’aujourd’hui m’interpelle à être toujours attentif aux appels du Seigneur, à être disponible à ses demandes qui passent par les besoins de mes frères et de mes sœurs. Cela ne s’accomplit pas dans la crainte ou la peur mais dans la confiance en Lui qui nous fait signe par les personnes et les événements. Heureux suis-je si mon regard et mon service est tournée vers les besoins de mon prochain et qui recherche le bonheur de tous et de toutes.