Nous pouvons être choqués par cet évangile … tant mieux car il est fait pour cela ! Il est fréquent que Jésus choisisse en exemple des gens peu recommandables tels le samaritain, la femme adultère, les prostituées… Ici, il loue l’habileté d’un gérant malhonnête et opportuniste, il encourage ce que la morale et les commandements réprouvent. Mais l’Evangile n’est pas un livre de morale, et la morale n’intéresse pas Jésus. Ce qui l’intéresse, c’est la foi et l’amour ! Alors que comprendre ?

Lhomme est accusé de gaspiller les biens de son maitre, jusque-là, il n’est pas malhonnête, il ne fait pas une bonne gérance. C’est pourquoi le maitre ne veut plus le garder.

Le gérant qui a fait perdre de l’argent à son maître va perdre son emploi. C’est à partir de cette perte qu’il va tenter de construire son avenir… Il a l’espérance d’être accueilli à l’avenir par des amis qu’il se sera faits avec cet argent « malhonnête ». Et voici la pointe de cette parabole : l’éloge de l’habileté du gérant ! Ce dernier se pose la question de son avenir, reconnaît ses incapacités et ses limites et prend les moyens d’assurer sa vie future.

Comme ce gérant, nous pouvons nous interroger sur l’avenir de notre vie. Notre but n’est-il pas de partager le bonheur que nous trouvons dans la plénitude de la vie de Dieu ? Alors, prenons-en les moyens avec nos capacités humaines, comme a su faire ce gérant, mais de façon plus honnête. Il a fait preuve de discernement et de décision dans ses préoccupations mondaines, faisons-en autant pour notre vie spirituelle, le sens de notre existence !

N’oublions pas cependant que la béatitude prononcée par Jésus « heureux seras-tu de ce que tes invités n’ont pas de quoi te rendre » (Luc 14, 14). Car en effet, ce ne sont pas les amis que nous nous faisons qui nous accueilleront dans la vie éternelle, mais Dieu lui-même.