Luc 19, 11- 28

Sortant de Jéricho et se mettant en route vers Jérusalem (vers sa Passion) Jésus raconte à ceux qui l’entourent, une bien étrange histoire.

Qui est donc cet homme de haute naissance qui pour recevoir la dignité
royale doit se rendre dans un pays lointain ? Son pays serait-il occupé et soumis à une puissance étrangère ? La forte opposition qui l’oppose à ses concitoyens (v14) aboutit à un massacre (v27), renforçant l’image sévère qu’exprime à son encontre l’un de ses serviteurs (v21). La parabole soulève-t-elle un malentendu tragique ?

La dignité royale confère autorité et pouvoir. Or cet homme a déjà une
autorité et un pouvoir qu’il exprime dans la confiance qu’il accorde à dix de ses serviteurs : chacun reçoit une mine qui correspond au salaire moyen de l’époque durant 15 années. C’est donc une somme importante que chacun est appelé à faire valoir (v13).

Des dix, la suite de l’histoire ne nous parle plus que de trois serviteurs.
Les deux premiers sont entrés dans le projet du Maître, répondant à sa confiance ; celui-ci leur partage son autorité (v17.19). On s’attendrait à ce que le troisième serviteur soit cité comme le Xième des dix. Or il est seulement désigné comme « l’autre » (v20) ; celui qui n’est pas entré dans le projet du Maître, qui a refusé d’entrer en alliance : « Car j’avais peur de toi » (v21). Le serviteur a jugé son Maître à partir de son émotion. Le maître le juge sur ses propres paroles et souligne la paralysie que la peur a entraîné chez lui.

«Enlevez lui sa mine et donnez-la à celui qui a les dix mines » (v24). Injustice ? « A tout homme qui a l’on donnera ; mais à qui n’a pas, on enlèvera même ce qu’il a » Qu’est ce que l’homme a ou n’a pas ? N’est-ce pas la confiance qui donne pouvoir d’agir ? N’y a-t-il pas là un appel à se laisser délier de sa peur pour entrer dans la confiance du Maître ?

« Mon Royaume n’est pas de ce monde » dira Jésus à Pilate au cours de sa Passion (Jn 18,36). Entre la parabole et le vécu de Jésus un retournement s’opère : la vengeance contre les ennemis (v27 ; Lc 23, 35-39) devient pardon (Lc 23,34).

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