La distance est parfois infime entre l’étonnement, peut-être l’admiration, et l’incompréhension. Qu’est-ce qui peut transformer cette dernière en reconnaissance heureuse, sans devoir s’empêtrer dans des explications, sans vouloir mettre « tout à plat », comme on le dit trop souvent ?
Cela ne nous décentrerait-il pas de nous-mêmes, de nos manières de faire et de penser qui nous sécurisent, mais nous empêchent de sortir de nos zones de confort, pour explorer des réalités souvent jusque-là inconnues ? Le point de bascule qui ouvre nos horizons, c’est sans doute la confiance que l’on fait, que l’on donne, à celui qui parle et agit.
Mais il est vrai que nous mettons bien vite la souffrance hors champ. « Ça non, je ne veux pas, je ne peux pas ». Eh oui, nous ne pouvons pas si nous demeurons au centre. Mais si nous osons et portons le regard vers l’autre, nous découvrirons et nous puiserons en lui les forces nécessaires pour affronter l’adversité, bien au-delà de ce que nous aurions pu imaginer.
Dans cette seconde annonce de la passion, Luc ne met pas la résurrection en perspective. C’est donc bien en regardant « aujourd’hui » le Fils de l’homme livré aux mains des humains que nous trouverons l’énergie de cheminer avec lui, comme nous sommes, en grande vulnérabilité, soumis nous-mêmes, si souvent, aux épreuves du chemin de la vie.
En ce jour, regardons ensemble Jésus, le fils de l’Homme, le fils de l’humain, si proche de nous en nos frères qui souffrent, et aussi aux creux de nos vies blessées. Alors, nous sortirons de nos cécités, nous verrons, nous entrerons peu à peu dans la paix et la joie que le Seigneur offre à ceux qui se laissent épouser et qui lui emboitent le pas.
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