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Voici l’envoi des Douze en mission. C’est le deuxième discours de l’Evangile de Matthieu, le discours de la Mission : « Guérir les maladies, ressusciter les morts, purifier les lépreux, chasser les démons ». Ce sont les signes qui accompagnent Celui qui doit venir, le Royaume, le Christ.

Un peu plus loin dans l’Evangile selon Mt, chap. 11, Jean le Baptiste dans sa prison, de l’autre côté du Jourdain, est assailli de doute, de questionnement sur ce Messie Oint de Dieu « Es-tu celui qui doit venir ou devons-nous en attendre un autre ? » Mt 11, 3. Jésus confesse à ses disciples envoyés par Jean : « Ce sont bien là les signes du Royaume en marche : voir, entendre, bondir, ressusciter. Ainsi la Bonne Nouvelle est annoncée aux pauvres » Mt 11, 5. Là où la vie est respectée, soignée, aimée, encouragée, restaurée, là est le Royaume, Christ Vivant.

Vient ensuite l’exigence du missionnaire : se laisser désencombrer, ne pas accumuler, ne pas thésauriser. Recevoir ce qui est donné, emporter « ni or, ni argent, ni monnaie, ni sac, ni deux tuniques, ni sandales, ni bâton ».

Ce sont pourtant de bons outils de voyage, instruments nécessaires, équipement indispensable du voyageur. Jésus nous prévient. Ne vous laissez pas alourdir par des fardeaux encombrants. Dans le Sermon sur la montagne, Jésus avait apaisé ses disciples en leur faisant contempler lys des champs et oiseaux du ciel. « Cherchez d’abord le Royaume et la justice de Dieu, et tout cela vous sera donné par surcroit » Mt 6, 33.

Le missionnaire fait l’expérience d’être dépossédé de sa vie et de recevoir au centuple. Ce qui lui est donné, en retour de son engagement à partir, à quitter et larguer les amarres, lui est rendu en abondance. Telle la Vie du Christ qui est déployée en lui et se laisse entrevoir par la brèche.

La vie ne manquera pas d’épreuves, de désillusions, de chutes et de recommencements mais le Christ se tient là à nos côtés, présent, vivant, agissant, « tous les jours jusqu’à la fin du monde » Mt 28, 20.